par Noëlle Mennella

PARIS (Reuters) - La société de biotechnologie Transgène espère signer un accord de partenariat pour développer et commercialiser au premier semestre 2009 un traitement du cancer du poumon non à petites cellules, dénommé TG 4010, a déclaré mardi Philippe Archinard, son directeur général.

Fondée en 1979, la société de biotechnologies est aujourd'hui recentrée sur les cancers et les maladies infectieuses.

"On espère signer un accord de partenariat au cours du premier semestre 2009 afin de vendre ce produit à un grand nom de la pharmacie qui pourra le développer dans le cancer du poumon non à petites cellules mais aussi dans d'autres indications en oncologie", a-t-il précisé dans une interview téléphonique accordée à Reuters.

Il a ajouté que les études de phase IIb concernant ce traitement seraient "complètement terminées à la fin 2008".

Prié de dire quels étaient aujourd'hui les partenaires les plus crédibles, Philippe Archinard a répondu que "tous les grands acteurs présents en oncologie et ayant un réseau mondial sont à priori des partenaires crédibles que ce soit Roche, au premier rang, GlaxoSmithKline, Sanofi-Aventis, Merck, Eli Lilly ou Pfizer.

Transgène a déjà signé un accord avec Roche en avril 2007 pour un vaccin contre le cancer du col de l'utérus.

Philippe Archinard a considéré que cet accord ne rendait "ni impossible ni plus facile" la conclusion d'un autre partenariat avec le groupe suisse pour le TG 4010.

La publication à la mi-septembre d'études cliniques encourageantes sur ce produit avait été saluée par une hausse de près de 10% du titre.

S'agissant du chiffre d'affaires potentiel du TG 4010, Philippe Archinard a déclaré :

"Si on se réfère à d'autres produits pour le même type d'indication, ce sont clairement des produits qui se vendent à plus d'un milliard voire plusieurs milliards d'euros. C'est typiquement un produit que l'on peut ranger dans la catégorie des blockbusters".

UN APPEL AU MARCHÉ N'EST PAS NÉCESSAIRE A COURT TERME

En ce qui concerne les résultats attendus pour 2008, Philippe Archinard a estimé que le groupe devrait enregistrer une perte opérationnelle plus importante que celle de l'exercice 2007 qui avait bénéficié d'un versement d'étape de 23 millions d'euros de Roche.

"Sur 2008 on devrait avoir un compte de résultats plus traditionnel au sens ou l'on n'attend pas de revenus exceptionnels", a-t-il expliqué.

Transgène a divisé par quatre sa perte nette 2007 à 5,5 millions d'euros et multiplié par cinq ses revenus à 28 millions grâce à l'accord conclu avec Roche.

Prié de commenter la forte baisse des sociétés de biotechnologie en Bourse depuis le début de l'année, Philippe Archinard a observé que "dans les conditions actuelles de marché toutes les sociétés sont touchées et particulièrement celles qui ont un profit de risque important comme les nôtres".

Mais il a observé que Transgène avait la chance d'une part de bénéficier du soutien de Mérieux Alliance - la holding de la famille Mérieux propriétaire de 53% du capital - et d'autre part "d'avoir une situation de trésorerie très saine".

Il a précisé que cette trésorerie couvrait plus de trois ans de dépenses opérationnelles ce qui permet au groupe "de développer sa stratégie sans avoir besoin de faire appel à court terme au marché".

Au 30 septembre 2008, la trésorerie de Transgène s'établissait à 91,6 millions d'euros.

"On avait dépensé un plus de 20 millions en 2007. Aujourd'hui on est à 19,7 millions. On est dans les clous de la prévision de consommation de trésorerie faite en début d'année c'est-à-dire entre 25 et 28 millions d'euros à la fin 2008", a encore déclaré le directeur général.

Transgène a été introduit en Bourse en 1998. Son titre, qui a progressé de 46% en 2007, affiche depuis le début de l'année un repli de 38,5%. Il a clôturé mardi à 8,91 euros (+1,48%) faisant ressortir une capitalisation boursière de près de 20 millions d'euros.

Edité par Jean-Michel Bélot

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