(BFM Bourse) - La biotech française a fait état lundi de premiers résultats positifs pour son vaccin thérapeutique TG4001, une thérapie testée contre un cancer anogénital.

Transgene commence la semaine en fanfare après l'obtention de résultats prometteurs sur son vaccin thérapeutique contre le cancer anogénital HPV16-positifs. Le titre de la biotech basée à Illkirch-Graffenstaden bondit de plus de 20% vers 15h30, après avoir gagné plus de 37% dès les premiers échanges.

La société est entourée en Bourse après avoir annoncé lundi matin que TG4001, son vaccin thérapeutique contre le cancer, pouvait induire des réponses immunitaires chez des patients atteints de cancers anogénitaux HPV16-positifs.

TG4001 est un candidat vaccin thérapeutique basé sur un vecteur viral. Il fait actuellement l'objet d'un essai clinique randomisé et contrôlé de phase II (étape intermédiaire des essais cliniques) comparant la combinaison de TG4001 plus avelumab contre avelumab seul chez des patients ayant un cancer anogénital HPV16-positif. Les données présentées à l'ASCO ont été générées chez 46 patients traités dans les deux bras de l'étude. Avelumab est une immunothérapie qui va stimuler le système immunitaire pour lutter contre les cellules cancéreuses, à l'inverse d'une chimiothérapie qui s’attaque directement à la tumeur.

Dans le cadre de ces essais de phase II, 58% des patients ayant reçu la combinaison TG4001 + avelumab ont montré une augmentation des réponses immunitaires contre les antigènes HPV contre 9% dans le bras avelumab, seul. Au début de l'étude, seuls 4 patients sur 46 présentaient une réponse immunitaire contre les antigènes du virus HPV. L'apparition d'une réponse immunitaire a été détectée au jour 43 et tendait à s'intensifier au jour 85.

De plus, l'étude révèle que 11 des 13 patients ont développé une réponse immunitaire montrant une stabilisation voire une régression (partielle ou totale). Dans les deux études de cas présentées, les patients ayant développé des réponses fortes ont aussi montré une réponse clinique complète.

Transgene s'est réjoui que les données présentées "démontrent clairement que TG4001 peut induire une réponse immunitaire spécifique contre les antigènes vectorisés dans ce vaccin".

"Une bataille française qui reste à mener"

La biotech prévoit de randomiser le dernier patient de l'essai de phase II en cours au premier semestre 2024, dont les résultats finaux seront communiqués dans l'année. La société indique également travailler à la conception d'un essai clinique à visée d'enregistrement pour confirmer le bénéfice de ce candidat vaccin thérapeutique innovant contre le cancer.

Ces résultats ont été présentés dans un poster lors du congrès annuel de l'American Society of Clinical Oncology (ASCO), qui se tient actuellement à Chicago. "Nous attendons avec impatience l’analyse finale de l’étude de phase II randomisée en cours et les prochaines étapes à franchir par TG4001 au bénéfice des patients atteints de cancers à HPV positif", ajoute Dr Alessandro Riva son président-directeur général.

Hasard du calendrier, les résultats de Transgene ont été annoncés, alors que lundi plusieurs représentants des médecins et des patients ont interpellé l'Etat pour accélérer la vaccination contre le papillomavirus, cette infection responsable de nombreux cancers dont celui du col de l'utérus. Relayé par l'AFP, les signataires d'un appel qui rassemble, entre autres, l'Académie nationale de médecine, les principales sociétés savantes concernées (cancérologie, pédiatrie...) et des associations de patients jugent que l'éradication des cancers liés au papillomavirus est "une bataille française qui reste à mener".

Les infections au HPV sont très fréquentes mais peuvent évoluer vers un cancer, rappelle l'Institut national du cancer. Elles sont responsables de 6.300 nouveaux cas de cancers par an en France dont la moitié (2.917) concerne le col de l'utérus.