par Marie Maitre et Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) - Suez publie pour le 1er trimestre 2008 un chiffre d'affaires et des résultats opérationnels en nette hausse et supérieurs aux attentes, grâce notamment à une amélioration de la rentabilité dans l'électricité.
Fort de ses performances trimestrielles, le groupe d'énergie et de services a confirmé son objectif d'une croissance du résultat brut d'exploitation d'environ 10% en 2008.
Suez, qui doit fusionner avec Gaz de France d'ici à la fin du 1er semestre, s'est également employé à défendre l'opération devant ses actionnaires réunis en AG.
Sur les trois premiers mois de l'année, le groupe a enregistré un chiffre d'affaires de 13.707 millions d'euros (+12,3%), un résultat opérationnel courant de 1.677 millions (+9,9%) et un résultat brut d'exploitation de 2.292 millions (+11,4%).
Selon le consensus Reuters, les analystes attendaient en moyenne un chiffre d'affaires de 13.405 millions d'euros et un résultat opérationnel courant de 1.645,7 millions.
La croissance organique a atteint 9,9% pour le chiffre d'affaires, 12,7% pour le résultat brut d'exploitation et 11,3% pour le résultat opérationnel courant.
La croissance organique du chiffre d'affaires traduit la hausse des ventes d'électricité, "davantage d'opportunité dans les ventes d'arbitrage de gaz", le développement des services à l'énergie en Europe (avec notamment un hiver plus rigoureux qu'au 1er trimestre 2007 et la hausse des prix des combustibles), ainsi que la progression des activités eau et déchets de Suez Environnement en Europe et à l'international.
La hausse du résultat opérationnel courant reflète pour sa part "l'amélioration de la rentabilité dans l'électricité, notamment en raison d'une très forte performance dans l'électricité au Brésil (ventes spot)", a indiqué Suez.
"Les Etats-Unis (électricité et GNL), la France et l'Espagne, contribuent significativement à cette progression, de même que les services à l'énergie en Europe et l'environnement en Europe et à l'International."
MESTRALLET DÉFEND LA FUSION AVEC GDF
L'activité énergie Europe a progressé de 17,5% (+9,4% en organique), l'énergie à l'international de 16,8% (+23,4% en organique), les services dans l'énergie ont crû de 7,7% (+7% en organique) et l'environnement de 5,1% (+6,6% en organique).
Suez a par ailleurs annoncé qu'il discutait toujours avec les candidats potentiels à la reprise de ses 57% dans Distrigaz, la transaction étant imposée par Bruxelles dans le cadre de la fusion Suez-GDF.
Le P-DG Gérard Mestrallet a répété lors de l'assemblée générale des actionnaires de Suez que la fusion se ferait "mi-2008" et ne serait pas destructrice d'emplois.
Malmené par certains actionnaires qui ont évoqué "le mariage de la carpe et du lapin", ou encore le "poids mort" que représenterait GDF, il a répété à l'envi que l'opération serait "créatrice de valeur" et "logique" d'un point de vue industriel.
Le futur ensemble Suez-GDF vise un résultat brut d'exploitation de 17 milliards d'euros à l'horizon 2010, une croissance du dividende par action de 10% à 15% par an en moyenne entre le dividende payé en 2007 et le dividende payé en 2010, ainsi qu'une notation de crédit "strong" A.
Alors que le Comité central d'entreprise (CCE) de Gaz de France prévoyait de rendre son avis sur la fusion le 15 mai, les dernières réunions ont buté sur les délais d'examen de l'expertise économique et sur la conduite d'une expertise juridique.
En mars, le comité d'entreprise européen de GDF avait rendu un avis négatif sur le projet. Les instances représentatives de Suez ont pour leur part déjà donné leur avis sur le projet.
PAS DE VUES SUR BRITISH ENERGY AVANT FUSION
Une fois obtenus l'avis consultatif du CCE de GDF, les traités de fusion pourront être élaborés et approuvés par les conseils d'administration des deux groupes. Un mois séparera ensuite la convocation des assemblées générales extraordinaires et leur tenue.
Après un premier projet de fusion de février 2006 embourbé, les deux groupes avaient présenté en septembre dernier une nouvelle version prévoyant un rapprochement par échange d'actions sur la base de 21 GDF pour 22 Suez, 65% de la branche environnement de Suez étant distribué préalablement aux actionnaires de Suez.
Le P-DG de Suez a en outre redit que le futur groupe comptait se développer dans le gaz et l'électricité en Grande-Bretagne et plus globalement participer au "renouveau du nucléaire en Europe".
Evoquant le dossier British Energy, il a toutefois répété que Suez ne prendrait pas de "décision d'investissement majeur en Grande-Bretagne" d'ici à sa fusion avec GDF, préférant des partenariats avec l'électricien britannique si ce schéma était retenu.
Le titre Suez a terminé en hausse de 2,76% à 45,85 euros alors que le CAC 40 s'est replié de 0,44%.
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