(Cercle Finance) - Sous la menace d'une offensive de l'italien Enel qui cherche à se développer hors de ses frontières, le groupe Suez accélérerait actuellement ses réflexions sur un rapprochement avec Gaz de France qui pourrait passer dans un premier temps par un échange de participations entre les deux groupes. Cette information est rapportée ce vendredi par le quotidien Les Echos qui ajoute que Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont appelé le Premier ministre italien Silvio Berlusconi au téléphone dès mercredi soir pour le mettre en garde contre une attaque vis-à-vis d'un groupe français.
Par ailleurs, Albert Frère, premier actionnaires de Suez avec 7,2% du capital a affirmé aux Echos qu'il était 'un actionnaire stable et fidèle, solidaire du conseil d'administration et de son président'.
L'idée d'un rapprochement entre Suez et Gaz de France n'est pas nouvelle.
Suez et Gaz de France ont annoncé le mois dernier l'exploitation commune de deux nouvelles centrales à gaz dans le sud de la France. Suez, via sa filiale Electrabel France, et Gaz de France ont en effet conclu le 10 janvier 2006 un projet de partenariat industriel qui vise à développer et diversifier leurs productions et approvisionnements respectifs en électricité. Electrabel France et Gaz de France sont convenus de développer de manière coordonnée les deux projets de centrales à cycle combiné gaz naturel d'environ 420 MW chacune qu'ils envisageaient de réaliser séparément dans la zone de Fos-sur-Mer.
Or, le 'protocole d'accord' signé entre les deux groupes 'envisage des participations croisées au capital des sociétés propriétaires des actifs respectifs et des contrats réciproques de mise à disposition de capacités', ce qui avait déjà alimenté les spéculations sur un rapprochement entre les deux groupes.
Ce partenariat qui s'inscrit dans la stratégie d'augmentation de la production des opérateurs dans la perspective d'un marché français qui s'ouvrira totalement à la concurrence à l'horizon 2007, pourrait donc déboucher sur un rapprochement de plus grande envergure, dans le cadre d'un projet de défense contre la menace d'une OPA hostile d'un groupe étranger. Une fusion complète reste toutefois impossible compte tenu de l'interdiction pour l'Etat de descendre en dessous de 70% du capital de GDF.
La perspective d'un rapprochement entre Suez et GDF alimente la poursuite de l'ascension de l'action Suez, qui grimpe de 2,7% à 32,85E après un peu plus d'une heure de cotations vendredi matin. La hausse du titre atteint +11% depuis mardi.
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