(BFM Bourse) - Le constructeur automobile a annoncé ce mercredi 30 avril avoir suspendu ses cibles pour l'année en cours. Ses revenus ont par ailleurs chuté de 14% au premier trimestre. Mais Bernstein remarque que les prix moyens de ventes dans toutes ses régions ont été meilleurs qu'attendu.
Largement exposé aux risques liés aux droits de douane, Stellantis est contraint de mettre en sommeil ses objectifs pour 2025. Le constructeur automobile a annoncé ce mercredi 30 avril avoir suspendu ses prévisions financières pour 2025 en raison des "incertitudes liées aux tarifs douaniers".
Dans une présentation, l'entreprise explique "qu'il est difficile d'évaluer l'impact d'une politique changeante" et évoque des "incertitudes plus élevées dans un environnement concurrentiel".
Stellantis comptait auparavant dégager une croissance de ses revenus en 2025, publier une marge opérationnelle courante "mid-single-digit" (soit entre 4% et 6%) et générer un flux de trésorerie positif.
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Un dossier sans cesse changeant
Le dossier des surtaxes douanières évolue sans cesse. Les groupes automobiles présents sur le marché américain font face à des surtaxes de 25% sur les importations de voitures et de pièces ainsi que sur les importations provenant du Mexique et du Canada.
D'après Royal Bank of Canada, Stellantis produit environ 580.000 véhicules au Mexique et au Canada, générant environ 11% de son résultat opérationnel courant. Selon ses calculs, des droits de douane américains permanents sur l'automobile de 25% retrancheraient 12% des bénéfices de la société, sans mesures compensatoires (comme une relocalisation de la production aux États-Unis).
"Dans l'état actuel des choses", les droits de douane représentent "un obstacle supplémentaire important pour le groupe, étant donné la part élevée des ventes américaines construites en dehors du pays (dont un tiers environ au Mexique et au Canada, y compris le Jeep Cherokee clé qui doit être lancé au quatrième trimestre et qui sera assemblé au Mexique...), sans parler de l'utilisation substantielle de pièces étrangères dans les véhicules assemblés aux États-Unis (de plus de 40%)", a expliqué Oddo BHF dans une récente note.
Donald Trump a toutefois signé mardi un décret permettant aux constructeurs automobiles d'éviter une double peine. Les groupes payant des droits de douane sur les voitures pourront ne pas payer d'autres surtaxes douanières sur l'acier et l'aluminium déjà mises en place par l'administration.
Revenus en baisse de 14%
Stellantis a expliqué avoir pris un certain nombre de mesures pour protéger son activité face à l'incertitude causée par les droits de douane. L'entreprise a, par exemple, suspendue l'importation de véhicules européens aux États-Unis. La société va par ailleurs, au cours des deux prochains mois, "calibrer sa production et l'emploi pour réduire les impacts sur la rentabilité" et "réévaluer ses plans de dépenses en capital".
Le groupe a par ailleurs rappelé que plus de 50% de son résultat opérationnel courant était généré en dehors de l'Amérique du Nord en 2023-2024 et que 58% des véhicules vendus aux États-Unis étaient assemblés dans le pays.
Stellantis a livré ces annonces alors que ses revenus ont, sans surprise, plongé au premier trimestre. Déjà publiés par l'entreprise, les volumes ont chuté de 9% dans le monde et de 20% dans sa région la plus importante pour sa rentabilité à savoir l'Amérique du Nord.
Les revenus ont eux plongé de 14% au premier trimestre à 35,8 milliards d'euros, en ligne avec les attentes, contre 41,7 milliards d'euros un an plus tôt. Outre les volumes, qui ont retranché 4 milliards d'euros, les prix ont eu un impact négatif de 1,4 milliard d'euros.
Bernstein voit toutefois "quelques éléments positifs" dans cette publication notamment des prix "plus élevés dans touts les régions", notamment en Amérique du Nord.
Dans cette dernière région, les revenus ont été inférieurs de 2% aux attentes, mais en raison essentiellement des volumes, déjà connus donc. Le prix de vente moyen ("ASP") s'est établi à 44.300 euros, 1% au-dessus du consensus pointe Bernstein. L'intermédiaire financier note par ailleurs que le prix de vente moyen en Europe s'est inscrit à 23.800 euros, soit 6,1% au-dessus du consensus.
À la Bourse de Paris, l'action grimpe de 4% vers 9h10 signant l'une des plus fortes hausses du CAC 40.
Depuis le début de l'année le titre Stellantis recule toutefois de 32,4%.
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