(BFM Bourse) - Via sa branche Blackstone Life Sciences, le fonds d'investissement va apporter 300 millions d'euros au développement du nouveau traitement antitumoral de Sanofi. En cas de succès, Blackstone percevra des redevances sur les ventes.
Verra-t-on prochainement un fonds d'investissement titulaire d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) d'un médicament? Ce n'est pas encore le cas de Blackstone. Néanmoins, via sa filiale Blackstone Life Sciences (issue du rachat en 2018 d'un fonds d'investissement dans la santé, Clarus), ce géant mondial du capital-investissement n'hésite pas à miser d'importantes sommes sur le développement d'un médicament, en s'associant avec des biotechs ou des labos pharmaceutiques sur des projets bien précis en espérant capitaliser sur les ventes.
Dans ce cadre, Blackstone Life Sciences (BXLS) et Sanofi ont dévoilé mardi une collaboration stratégique autour de la franchise Sarclisa, un des derniers médicaments mis sur le marché par le groupe tricolore. Au terme de cet accord de mutualisation des risques, les fonds gérés par BXLS vont investir jusqu’à 300 millions d’euros afin d'accélérer le programme global d’études cliniques de ce traitement contre le cancer homologué à ce stade seulement contre certaines formes de myélome multiple, mais qui pourrait viser d'autres formes de cancer aussi bien du sang que solides, et en particulier financer le développement clinique d’une formulation permettant une injection sous-cutanée (le produit étant seulement administrable par intraveineuse aujourd'hui).
En échange, Blackstone Life Sciences sera éligible à des redevances sur les futures ventes de la solution pour injection sous-cutanée. "La collaboration avec Blackstone nous permettra d’offrir plus rapidement aux patients une solution pour injection sous-cutanée de notre anticorps anti-CD38, qui sera innovante et plus pratique d’emploi", a expliqué John Reed, patron de la R&D du groupe français. Une étude pivot consacrée à cette nouvelle formulation potentielle, conçue avec l'appui d'Enable Injections, une jeune pousse spécialisée dans les technologies d’administration de médicaments, devrait débuter dans le courant du deuxième semestre 2022.
Ce schéma de financement n'est pas sans rappeler celui qui s'applique aux biotechs... lorsque de grands laboratoires pharmaceutiques (comme Sanofi) apportent des fonds pour le développement d'un traitement potentiel, escomptant en échange la perception d'une partie des revenus futurs.
Approuvé depuis 2020
Sarclisa est un anticorps monoclonal qui se lie à un épitope spécifique sur le récepteur CD38 de cellules tumorales pour pour induire leur mort programmée (apoptose) approuvé pour la première fois en mars 2020 aux Etats-Unis et en Europe, peu avant que l'OMS ne déclare la pandémie du Covid-19. Les premiers mois de commercialisation ont ainsi été ralentis par la crise sanitaire, les hôpitaux étant mobilisés par la lutte contre le coronavirus. Pour sa première année complète de commercialisation, le traitement a généré 176 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021. Sanofi espère obtenir de nouvelles homologations dans des indications plus larges pour en faire l'un de ses best-sellers.
Par ailleurs, offrir une version sous-cutanée semble essentielle pour espérer mettre le Sarclisa dans la course face au concurrent Darzalex de Johnson & Johnson, qui bénéficie déjà depuis 2020 d'une homologation sous cette forme. Ce composé (daratumumab), historiquement le premier anticorps anti-CD38, représente quant à lui plusieurs milliards de dollars de chiffre d'affaires à l'année.
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