par Benjamin Mallet

PARIS (Reuters) - Rubis pourrait faire des acquisitions et lancer une augmentation de capital le cas échéant pour compléter ses moyens financiers, a déclaré jeudi Bruno Krief, directeur général des finances du spécialiste de l'aval pétrolier et chimique.

Le désinvestissement de l'aval par les grands groupes pétroliers au profit de l'amont - à l'image de ce que font Royal Dutch Shell, Esso, Chevron et BP - devrait profiter à Rubis au cours des prochaines années, a-t-il souligné lors du sommet Small & MidCaps de l'énergie organisé par Reuters.

"Nous sommes clairement bien positionnés pour saisir toutes ces opportunités", a souligné Bruno Krief, précisant que Rubis pourrait dépenser 200 à 250 millions d'euros dans des acquisitions.

"Si demain une acquisition dépasse un peu nos moyens (...), si jamais on se force un peu - parce qu'il y a une opportunité pour les actionnaires qui fait qu'on juge crucial d'être ici ou là -, on n'hésitera pas à faire appel au marché pour compléter le financement de ces acquisitions", a-t-il ajouté.

Le directeur financier de Rubis a en outre indiqué que des investissements dans des infrastructures d'oléoducs seraient logiques vis-à-vis des activités du groupe dans le stockage de produits pétroliers. "Le prolongement du stockage dans des systèmes de pipelines est tout à fait naturel."

Prié de dire si Rubis pourrait s'intéresser au réseau de stations-service de Shell en Corse, il a déclaré : " Pourquoi pas ? Dès lors que vous avez, sur une île, le contrôle de l'outil logistique qui vous donne une autonomie en matière d'approvisionnement, c'est un sujet dont on ne peut se désintéresser."

POSSIBLES DÉCOTES

"On regarde ce dossier comme on regarde d'autres sujets, on ne peut pas se désintéresser d'une opportunité de développement aussi proche de nos côtes. C'est à valider et à étudier."

En termes de prix, Bruno Krief a souligné qu'il y avait aujourd'hui moins d'acquéreurs potentiels en raison de la crise financière, notamment du côté des fonds. "On verra peut-être des décotes par rapport à il y a deux ans."

Rubis, présent dans la distribution de GPL (gaz de pétrole liquéfiés) et de produits pétroliers en France, au Maroc, à Madagascar, au Sénégal et dans les caraïbes, a finalisé en août 2008 l'acquisition auprès de Total de Totalgaz Espana, société spécialisée dans la distribution de GPL, qui lui a permis de doubler de taille en Espagne.

Il a également racheté les activités de distribution de Shell situées dans les îles Anglo-normandes et son activité d'avitaillement aéroportuaire aux Antilles et Guyane françaises.

En termes de perspectives pour 2009, Bruno Krief a déclaré : "Les paramètres de rentabilité, que ce soit au niveau du résultat brut d'exploitation, du résultat opérationnel courant et du résultat net, devraient connaître une croissance de l'ordre de 10%."

Rubis a annoncé le 12 mai un chiffre d'affaires en baisse de 10% au 1er trimestre en raison de l'évolution des prix de l'énergie mais a indiqué que ses conditions de rentabilité étaient en forte progression.

Le groupe, qui affiche une capitalisation boursière proche de 540 millions d'euros, a vu son cours progresser de 19% environ depuis le début de l'année après une chute de 32,6% en 2008.

Avec la contribution de Michel Rose, Florent Le Quintrec et Marie Maitre, édité par Pascale Denis

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