PARIS (Reuters) - Rubis a connu un bon 1er trimestre et devrait voir son résultat net progresser en 2009, déclare Jacques Riou, associé gérant du spécialiste de l'aval pétrolier et chimique.
Lors d'une interview accordée à Reuters, il a en outre indiqué que le groupe pourrait réaliser prochainement des acquisitions à des prix intéressants et qu'il poursuivrait sa politique de progression "significative" du dividende.
"Le début d'année se passe très bien, on est très confiants dans nos métiers et on serait quand même très étonnés de ne pas améliorer notre résultat (en 2009)", a déclaré Jacques Riou. Selon lui, l'activité reste bonne aussi bien dans la distribution de produits pétroliers que dans le stockage.
"Les volumes sont toujours en progression, on reste dans la bonne tenue du dernier trimestre 2008."
Pour expliquer la bonne résistance de Rubis face à la crise, Jacques Riou a notamment fait valoir que, dans la distribution de GPL (gaz de pétrole liquéfiés) et de produits pétroliers, la consommation correspondait à des besoins de base - chauffage, cuisine, déplacements - peu sensibles au cycle économique.
Concernant le stockage de produits liquides (pétroliers, chimiques, engrais, oléagineux), il a souligné que l'activité de Rubis remplissait une fonction d'ajustement de l'offre à la demande et qu'il n'existait qu'une très faible corrélation entre la baisse de consommation des produits pétroliers et les revenus du stockage.
"Le mouvement des désinvestissements des 'majors' que l'on constate depuis des années ne va pas s'arrêter avec la crise actuelle, au contraire. On peut imaginer que nous aurons dans les mois qui viennent des opportunités d'acquisitions", a en outre déclaré Jacques Riou.
Rubis a finalisé en août 2008 l'acquisition auprès de Total de Totalgaz Espana, société spécialisée dans la distribution de GPL, qui lui a permis de doubler de taille en Espagne.
Il a également racheté les activités de distribution de Shell situées dans les îles Anglo-normandes et son activité d'avitaillement aéroportuaire aux Antilles et Guyane françaises.
IMPACT LIMITÉ DES ANTILLES
"Si des actifs - dans nos métiers - viennent à se libérer, nous sommes très bien positionnés pour les reprendre et on peut imaginer que les prix de ces actifs ne seront pas aussi élevés qu'ils l'étaient en 2005, 2006 ou 2007", a indiqué Jaqcues Riou, soulignant que Rubis pourrait mobiliser jusqu'à 200 millions d'euros pour des acquisitions.
Le groupe affichait à fin 2008 un taux d'endettement de 38% et disposait de crédits moyen terme confirmés pour un montant de 200 millions d'euros, avec une trésorerie disponible de 90 millions.
"L'engagement de Rubis consistant à augmenter le dividende chaque année d'une manière significative reste fort", a en outre déclaré Jacques Riou. "On a toujours eu un dividende élevé et en augmentation (?), il n'y a pas de raison que l'on arrête cette politique financière."
La société va proposer lors de l'assemblée générale de ses actionnaires du 10 juin un dividende de 2,65 euros au titre de 2008, en hausse 8%.
Evoquant les mouvements sociaux de début 2009 aux Antilles, Jacques Riou a déclaré que les coupures de distribution avaient coûté au groupe une perte d'exploitation de 1,5 million d'euro. "Heureusement, cet impact négatif sera compensé, voire surcompensé par les activités dans d'autres régions."
Concernant la Sara (Société anonyme de la raffinerie des Antilles), dont Rubis détient 24% et qui a baissé ses prix pour faire face à la demande sociale, Jacques Riou a souligné que si les prix actuels "étaient définitifs, ils mettraient la raffinerie en perte".
Il a toutefois souligné que des discussions avec l'Etat allaient s'ouvrir et qu'il n'était "pas inquiet" quant à leur issue positive pour Rubis.
Concernant les couvertures du groupe sur ses coûts d'achat, Jacques Riou a indiqué : "Nous avons décidé d'arrêter la protection papier de manière globale et de la réserver à des cas particuliers."
Au 4e trimestre, la couverture de Rubis sur les achats de gaz a entraîné pour le groupe un manque à gagner de 4 millions d'euros environ.
Benjamin Mallet, Florent Le Quintrec et Michel Rose, édité par Jacques Poznanski et Cyril Altmeyer
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