(BFM Bourse) - Le spécialiste de l'ameublement haut de gamme enregistre des ventes en croissance au premier trimestre, malgré une base de comparaison devenue exigeante. Cette publication en ligne avec les attentes n'empêche pas Roche Bobois d'accuser le coup en bourse, ployant sous le poids de prises de profits après un excellent parcours boursier depuis le début de l'année.
Alors que l'inflation rogne le pouvoir d'achat des ménages, les publications des détaillants spécialisés vont être scrutées avec attention. Les biens d'équipements pour la maison vont être sacrifiés au profit d'achats essentiels. La semaine passée, Fnac Darty a par exemple indiqué un net recul de ses ventes de gros électroménager à l'occasion de son point d'activité du premier trimestre.
Du côté de Roche Bobois, le premier trimestre a été solide dans la lignée d'une fin d'année robuste. Le spécialiste de l'ameublement haut de gamme a une nouvelle fois délivré une forte dynamique commerciale. Entre janvier et mars, le chiffre d’affaires de Roche Bobois s’élève à 104 millions d'euros, contre 92,9 millions d'euros au premier trimestre trimestre 2022, en croissance de 12% (+10,5 % à changes constants). Le groupe attribue cette performance à des "livraisons soutenues" depuis le début de l'année en dépit "d'une base de comparaison exigeante".
La zone Etats-Unis/Canada moteur du groupe
Toutes les zones affichent une croissance organique dynamique, notamment dans la région Etats-Unis/Canada qui affiche la plus forte progression du trimestre. Roche Bobois a vu son chiffre d'affaires bondir de 24,3%(+19,8% à changes constants),pour ainsi ressortir à 38 millions d'euros au premier trimestre 2023 contre 30,6 millions d'euros au premier trimestre 2022.
Cette zone bénéficie notamment de l’impact positif du transfert du magasin en propre de Boston (États-Unis) sur un emplacement premium ainsi que les premières contributions des magasins issus des rachats de franchisés à Houston, Dallas et Atlanta à hauteur de 1,8 million d'euros sur le trimestre.
Au Royaume-Uni, les ventes progressent de 5,3% malgré un effet de change défavorable à 5,3 millions d'euros, contre 5,1 millions d'euros au premier trimestre 2022 et 3,4 millions d'euros au premier trimestre 2021. Sur le reste de l’Europe (hors France et hors Royaume-Uni), Roche Bobois enregistre un chiffre d’affaires de 18,8 millions d'euros au premier trimestre 2023 contre 16 millions d'euros au premier trimestre 2022, soit une croissance de +17,8% à changes courants (+16,0% à changes constants). Le groupe a constaté une activité particulièrement dynamique en Suisse, en Espagne et en Italie.
Le "French art de vivre" continue de séduire la clientèle internationale de Roche Bobois. Tout comme en France. Dans l'Hexagone, la société a vu son chiffre d'affaires s'apprécier de 7,6% à 30,3 millions d'euros au premier trimestre 2023 contre 28,2 millions d'euros à la même période de l'exercice précédent.
De son côté, Cuir Center a souffert en raison de son positionnement milieu de gamme plus sensible à la conjoncture. L'activité de cette enseigne est en repli sur ce trimestre (-13,4%) avec un chiffre d’affaires de 8,9 millions d'euros au premier trimestre 2023 contre 10,3 millions d'euros au 1er trimestre 2022.
Ainsi, le volume d'affaires total (toutes enseignes confondues) du groupe contrôlé par les familles Chouchan et Roche s'inscrit en repli de 5,6% à changes courants pour ressortir à 176,2 millions d'euros contre 186,6 millions d'euros au premier trimestre 2022.
"La fête est finie"
TP ICAP Midcap juge donc "sans surprise" la performance trimestrielle de Roche Bobois. Mais la suite risque d'être plus compliquée estime le bureau d'études alors que "le carnet de commandes montre logiquement des signes d’essoufflement".
Roche Bobois rappelle en effet disposer sur l’ensemble des enseignes, d’un portefeuille de commandes global restant à livrer de 175,5 millions d'euros au 31 mars 2023, contre 170,2 millions d'euros à fin 2022, ce "qui reste une bonne performance" pour TP ICAP Midcap. Mais le bureau d'études rappelle qu'il s'affiche en baisse de 8% par rapport au premier trimestre 2022.
La direction se montre confiante pour la suite et confirme "une nouvelle progression" de ses ventes au premier semestre 2023, dont les chiffres seront publiés le jeudi 20 juillet après-Bourse.
Cet optimisme du management de Roche Bobois n'est pas entièrement partagé par Florent Thy-tine, l'analyste en charge de la couverture du dossier chez TP ICAP Midcap. Selon lui, la "fête est même finie". Il estime à ce stade que Roche Bobois éprouvera des difficultés à réitérer une telle performance sur les exercices à venir et anticipe un léger recul de la croissance en organique sur la seconde partie de l'exercice 2023. "Ainsi, si le management se montre confiant pour maintenir de la croissance au second semestre, nous sommes moins optimiste", indique l'analyste.
L’intégration des franchisés devrait toutefois soutenir la dynamique de Roche Bobois ce qui autorise TP ICAP Midcap à relever son estimation de chiffre d'affaires pour 2023 à 427 millions d'euros (contre 413 millions d'euros) afin de mieux intégrer l’impact périmètre du rachat de franchisés.
Si pour Florent Thy-tine, les fondamentaux du groupe restent intacts et son positionnement attractif dans le contexte actuel, il dégrade néanmoins sa recommandation à conserver contre achat auparavant, jugeant "le potentiel de revalorisation maintenant limité". Son objectif de cours est positionné à 48 euros.
En Bourse, la publication du spécialiste de l'ameublement est prétexte à des prises de bénéfices. Son titre trébuche de 5,5% à 44,40 euros vers 10h50, après son record historique à 47,90 euros inscrit en fin de semaine dernière. Le dossier affiche encore des gains supérieurs à 30% depuis le début de l'année.
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