par Matthias Blamont

PARIS (Reuters) - Neopost examinera des dossiers d'acquisition significatifs en 2009 si des opportunités se présentent dans son coeur de métier et s'intéresse toujours à son concurrent allemand Francotyp-Postalia, déclarent à Reuters des dirigeants de l'entreprise.

"Si nous identifions des opportunités qui permettent de générer des niveaux de revenus et de marge qui nous intéressent et un 'return on equity' qui est intéressant, évidemment nous regarderons, nous avons plein de place dans notre bilan pour le faire", a dit Bertrand Dumazy, directeur financier de Neopost, en marge de la présentation des résultats 2008 du spécialiste des solutions de traitement de courrier .

Neopost, qui a fait état mardi d'une marge opérationnelle courante de 25,7% au titre de 2008, poursuivra par ailleurs sa politique de petites acquisitions ciblées cette année. L'an passé, la société a intégré plusieurs sociétés dont le britannique PFE.

Bertrand Dumazy a toutefois refusé de préciser quels montants Neopost était prêt à consacrer à sa croissance externe.

Denis Thiery, directeur général, a de son côté souligné que Neopost surveillait étroitement la situation du groupe allemand Francotyp-Postalia et celles d'autres sociétés en Europe.

"Si on nous apportait le dossier, nous regarderions. Oui, cela aurait du sens sur un plan 'business'", a-t-il affirmé au sujet de Francotyp-Postalia.

CONCURRENCE

Vers 14h40, l'action Francotyp monte de 13,73% à 0,58 euro à la Bourse de Francfort après avoir grimpé de près de 40% en matinée. A Paris, Neopost cède 0,7% à 57,99.

Personne n'était immédiatement joignable mercredi après-midi chez Francotyp-Postalia pour un commentaire. En 2007, la société basée à Birkenwerder (Brandebourg) a dégagé un chiffre d'affaires de 145,1 millions d'euros et une perte nette de 2,8 millions.

"En tenant compte de la progression du jour et de la dette de la cible, la valeur d'entreprise de Francotyp-Postalia tourne autour de 40 millions d'euros. Si Neopost arrivait à boucler une transaction autour de ce prix ce serait une opération très attractive compte tenu des synergies commerciales et industrielles qui en découleraient", explique Patrick Jousseaume, analyste à la Société générale.

L'intermédiaire note toutefois que le groupe français pourrait être mis en difficulté par les instances de régulation.

"Francotyp-Postalia détient une part de marché d'environ 50% en Allemagne sur le critère de la base installée de machines à affranchir alors que Neopost est à 25%. Quelle serait l'attitude des autorités de la concurrence?", s'interroge-t-il.

Le marché mondial des solutions de traitement de courrier est lui en situation de quasi duopole, Neopost et l'américain Pitney Bowes, numéro un mondial, se partageant près de 90% du secteur.

Au 31 janvier 2009, la trésorerie de Neopost s'élevait à 132,8 millions d'euros. Sa dette nette à la même date atteignait 669 millions d'euros, représentant un ratio sur capitaux propres de 153,3%.

Au cours de sa présentation de résultats, Bertrand Dumazy a fait valoir que la prochaine échéance de remboursement de Neopost n'interviendrait pas avant septembre 2010.

Edité par Jacques Poznanski

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