(BFM Bourse) - Le groupe de spiritueux a livré des résultats pour l'ensemble de son exercice 2024-2025, clos en juin dernier. La gestion stricte des coûts a permis de dégager un résultat opérationnel courant supérieur aux attentes. La société a toutefois prévenu que l'exercice actuel marquerait une "période de transition" avec un chiffre d'affaires attendu en baisse au premier trimestre.

Le marché a clairement choisi de voir le verre à moitié plein pour Pernod Ricard. Le groupe de spiritueux a livré des résultats pour l'ensemble de son exercice 2024-2025 globalement supérieurs aux attentes, mais a prévenu que l'année 2025-2026 constituerait un "exercice de transition" avec des revenus attendus en baisse au premier trimestre.

Les opérateurs de marché retiennent davantage le positif. Vers 11h20, l'action Pernod Ricard bondit de 5,2% signant la plus forte hausse du CAC 40. Le groupe présidé et dirigé par Alexandre Ricard entraîne dans son sillage Rémy Cointreau, qui prend 4,2%.

"Il y a de bonnes surprises sur la génération de trésorerie et le résultat opérationnel courant, ce qui est rassurant quant aux sérieux de la société sur les coûts", explique un intermédiaire financier.

"Par ailleurs c'est la quatrième publication dans le secteur des spiritueux qui est bonne et il peut y avoir des rachats de shorts", c'est-à-dire des investisseurs qui ont vendu à découvert l'action et qui l'achètent pour déboucler leur position, ne percevant désormais plus de menace pour le titre, poursuit-il.

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Une activité un tantinet meilleure qu'attendu

Au quatrième trimestre de son exercice 2024-2025, Pernod Ricard a généré des ventes de 2,51 milliards d'euros, stables sur un an en données comparables. Royal Bank of Canada remarque que la société a légèrement dépassé les attentes puisque le consensus (la prévision moyenne des analystes) anticipait un repli de 1% en données comparables.

Pernod Ricard a enregistré de meilleures performances qu'attendues en Europe, où ses revenus ont progressé de 1,5% en données comparables (contre une hausse de 1% attendue), ainsi que dans la zone "Asie reste du monde", où le chiffre d'affaires a augmenté de 1,6% sur ces mêmes bases, alors que les analystes tablaient sur un repli de 0,2%. Royal Bank of Canada souligne que l'activité a été portée par une bonne performance de l'Inde.

La zone "Amériques" a, a contrario, déçu avec une baisse des revenus de 5,2% soit pire que le chiffre redouté par les analystes (-4,4%).

Sur l'ensemble de l'exercice 2024-2025, les revenus ont atteint 10,96 milliards d'euros en baisse de 3% sur un an en données comparables.

Des mesures d'économies qui fonctionnent

Le résultat opérationnel courant a baissé de 5,3% pour atteindre 1,83 milliard d'euros. En données comparables, le recul de cet indicateur reste contenu à 0,8% alors que le consensus anticipait une baisse de 3%, selon Oddo BHF.

"Cet écart est principalement dû à une gestion stricte des coûts qui achève, sur l'exercie 2024-2025 un programme d’économies de 900 millions d'euros qui courait depuis l’exercice 2022-2023", décortique le courtier.

"Cela compense largement à la fois le levier opérationnel négatif, conséquence de la faiblesse de la topline (les revenus, NDLR) et le mix géographique défavorable avec des marchés plus profitables en baisse (États-Unis et Chine) tandis que ceux moins margés sont plus dynamiques (comme l'Inde)", poursuit-il.

UBS note de son côté que la génération de trésorerie a nettement dépassé les attentes, le flux de trésorerie libre s'établissant à 1,13 milliard d'euros, soit 14% de plus que le consensus. La banque suisse juge cet élément "encourageant", notamment pour préserver le dividende. Pernod Ricard a d'ailleurs annoncé qu'il proposerait de verser un dividende de 4,7 euros au titre de l'exercice passé, stable sur un an.

Baisse du chiffre d'affaires au premier trimestre

Le point noir reste les perspectives de la société. "Nous prévoyons que l’exercice 2025/26 sera une année de transition avec une amélioration des tendances en chiffre d’affaires organique (en données comparables, NDLR), se matérialisant au deuxième semestre", a annoncé Pernod Ricard.

À court terme, le groupe anticipe un chiffre d'affaires en baisse en données comparables au premier trimestre.

Le groupe de spiritueux évoque des "ajustements de stocks des grossistes aux États-Unis", la faiblesse de la demande et des ajustements de stocks en Chine, "l’impact du changement de politique sur les droits d’accise (des impôts sur certaines catégories de produits, NDLR) dans l’état du Maharashtra en Inde, particulièrement au premier trimestre", et une reprise des ventes Duty Free de Cognac en Chine à partir du "deuxième trimestre seulement".

"Les perspectives semblent faibles", note Royal Bank of Canada. UBS, de son côté, juge les indications pour le premier trimestre "décevantes".

Au passage, Pernod Ricard a détaillé dans une annexe l'impact des droits de douane américains et chinois. La société a évalué un coût brut de 35 millions d'euros pour les surtaxes états-uniennes (les États-Unis représentant 19% des ventes) et d'environ 45 millions d'euros pour celles de la Chine (pays qui constitue 8% de ses ventes).