(BFM Bourse) - Le service de vidéos à la demande a publié ses résultats du troisième trimestre jeudi soir, avec notamment une croissance de 15% de ses revenus. Le titre grimpe en préouverture.

Netflix prouve un peu plus qu'il possède une longueur d'avance dans la "guerre du streaming". Le service de vidéos à la demande a livré une nouvelle fois des chiffres robustes au titre du son troisième trimestre, dépassant les attentes sur tous les indicateurs possibles et imaginables.

Wall Street est une nouvelle fois emballé. En préouverture, l'action grimpe de 6,2% ce vendredi à New-York vers 14h20.

L'entreprise "a dépassé les estimations au troisième trimestre en termes de bénéfices, de chiffre d'affaires et d'abonnés, et les prévisions pour le quatrième trimestre ont été revues à la hausse. Les investisseurs ont déroulé le tapis rouge et donné à l'action un traitement de star", écrit Dan Coatsworth, d'AJ Bell.

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Un cours de Bourse multiplié par quatre

Sur la période allant de juillet à fin septembre, Netflix a dégagé des revenus de 9,83 milliards de dollars, soit une croissance de 15% sur un an. Le nombre d'abonnés s'est établi à 282,72 millions, en hausse de 14,4% sur un an. Par rapport au précédent trimestre, le nombre d'abonnés a augmenté de 5,07 millions. Le revenu moyen par abonné s'est inscrit à 8,40 dollars en hausse de 5% hors effets de changes.

La marge opérationnelle a atteint 29,6%, progressant de plus de sept points de pourcentage sur un an, le bénéfice par action a bondi de 45% sur un an à 5,40 dollars tandis que la génération de cash s'est établie à 2,2 milliards de dollars contre 1,9 milliard de dollars un an plus tôt.

Selon un consensus LSEG cité par Reuters, les analystes attendaient des revenus de 9,77 milliards de dollars et un bénéfice par action de 5,12 dollars. Les recrutements d'abonnés d'un trimestre sur l'autre étaient par ailleurs attendus à 4,52 millions selon Bloomberg.

L'agence note que Netflix a engrangé 60 millions d'abonnés depuis mai 2022, lorsque la société avait connu un coup de frein sur sa croissance qui avait inquiété le marché.

L'entreprise a ensuite pris un ensemble d'initiatives, en introduisant des abonnements à prix réduits mais avec publicités tout en lançant des mesures pour lutter contre les partages de connexion, et donc monétiser une audience "pirate". Son cours de Bourse a, depuis, été multiplié par plus de quatre et progresse par ailleurs de plus de 40% en 2024.

Des perspectives légèrement relevées pour 2024

Comme d'habitude, Netflix donne quelques éléments d'audience sur les programmes phares, notamment les nouvelles saisons d'"Emily in Paris" et de "Cobra Kai", qui ont respectivement enregistré 51 millions et 36,5 millions de visionnages. Pour "The Perfect couple", avec Nicole Kidman, le chiffre est monté à 62,5 millions.

La société explique par ailleurs que la durée de visionnage moyen par abonné se situe actuellement à deux heures.

"C'est sérieux et cela implique que les téléspectateurs ne passent pas d'une chaîne à l'autre comme ils le feraient avec la télévision. Ils choisissent une plateforme de streaming pour la nuit, et ne font pas d'allers-retours entre Netflix et ses rivaux comme Disney Plus et Amazon Prime Video", commente Dan Coatsworth.

Netflix a par ailleurs reconnu qu'il n'était qu'aux balbutiements de ses revenus publicitaires. "Comme nous l'avons dit au trimestre dernier, il faut du temps pour créer une nouvelle source de revenus et nous ne nous attendons pas à ce que la publicité soit le principal moteur de la croissance de notre chiffre d'affaires en 2025. Le défi à court terme (et l'opportunité à moyen terme) est que nous nous développons plus rapidement que notre capacité à monétiser notre base d'abonnés avec publicité croissante", a expliqué la société.

Coté perspectives, la société table, pour le quatrième trimestre sur une croissance de 15% de ses revenus, une augmentation de sa base d'abonnés plus forte qu'au troisième trimestre, une marge opérationnelle de 22%. Sur cette période, Netflix pourra compter sur la seconde saison de "Squid Games", une série coréenne aux allures de jeu de massacre qui avait fait forte impression lors de la diffusion de sa première saison.

Pour l'ensemble de 2024, la croissance des revenus est attendue à 15% contre une fourchette de 14% à 15% précédemment, la marge opérationnelle à 27% hors changes, contre 26% auparavant.

Et pour 2025, l'entreprise table entre 43 milliards et 44 milliards de dollars, soit une croissance située entre 11% et 13%, et une marge opérationnelle de 28%.

"Nous disposons encore d'une grande marge de manœuvre pour augmenter nos marges à long terme", a assuré l'entreprise.

"Les ménages se sont habitués à payer Netflix en même temps que leur facture d'énergie, leur loyer ou leur prêt immobilier, et toutes les autres grosses dépenses mensuelles. Nombreux sont ceux qui ne sourcillent pas devant le coût et le considèrent comme l'un des éléments essentiels de la vie. C'est un plaisir abordable qui procure un peu de légèreté après une longue journée de travail, et de nombreux clients restent fidèles", juge Dan Coatsworth.

"Netflix est la seule chose dont les gens ne peuvent pas se passer et ses derniers résultats témoignent de son attrait durable", conclut-il.