par Matthieu Protard
PARIS (Reuters) - Natixis, qui a signé un troisième trimestre inférieur aux attentes, a toutefois confirmé ses objectifs de revenus pour 2010 mardi et s'est montrée confiante pour ses activités de marché pour le quatrième trimestre.
Alors que les investisseurs s'interrogent toujours sur la solidité des établissements financiers, la banque détenue à près de 72% par BPCE a précisé qu'elle n'aurait pas besoin d'augmenter son capital pour se conformer aux nouvelles règles bancaires de Bâle III, après BNP Paribas et Société Générale la semaine dernière.
Elle a ajouté qu'elle serait en mesure d'atteindre un ratio de fonds propres durs ("core tier one"), c'est-à-dire comprenant le capital social et les bénéfices mis en réserve, supérieur à 7% dès début 2013.
"Le T3 est faible dans toutes les divisions", relève dans une note de recherche Cyril Meillant, analyste financier chez Cheuvreux, tout en se disant satisfait des ratios de capital de Natixis.
"Les coûts restent stables d'un trimestre sur l'autre, ce qui n'est pas une grande performance compte tenu de la baisse des revenus", poursuit-il.
Sur le troisième trimestre, Natixis a vu son bénéfice net reculer de 16% à 305 millions d'euros, alors que les analystes attendaient 340 millions selon le consensus réalisé par la rédaction de Reuters.
La banque explique que ses comptes ont été affectés par une charge exceptionnelle de 68 millions d'euros résultant de l'amende infligée en septembre par l'Autorité de la concurrence et par une réévaluation défavorable de ses spreads sur sa dette senior.
La baisse de 73% de ses provisions pour pertes sur le crédit n'a pas non plus permis de compenser un recul de 4% de ses revenus.
OBJECTIF 2010 CONFIRMÉ
Natixis, qui a renoué avec les bénéfices il y a tout juste un an après avoir été durement frappée par la crise financière, a néanmoins confirmé son objectif de produit net bancaire de six milliards d'euros pour l'ensemble de son exercice 2010.
Sur les neuf premiers mois de l'année, ses revenus atteignent d'ores et déjà 4,77 milliards d'euros.
Lors d'une conférence téléphonique, son directeur général Laurent Mignon a également souligné que la banque n'aurait à passer aucune charge particulière en liaison avec l'accord conclu avec la banque américaine Goldman Sachs.
Les deux établissements ont trouvé un accord à l'amiable pour mettre fin au différend qui les oppose sur l'annulation de trois contrats de dérivés de crédit mais les modalités sont restées strictement confidentielles.
Le titre Natixis, qui a rejoint début septembre l'indice CAC 40, a clôturé mardi à 4,479 euros, en hausse de 1,47%.
Il gagne 26,28% depuis le début de l'année et surperforme l'indice de référence Stoxx 600 des banques européennes (-3,89%).
A ce cours, la capitalisation boursière de Natixis ressort à près de 13 milliards d'euros.
De son côté, la maison-mère de Natixis, BPCE, qui a aussi publié jeudi ses comptes trimestriels, a fait état d'un résultat net en hausse de 87% au T3 à 837 millions d'euros, qui se compare à un bénéfice de 1,9 milliard pour BNP Paribas et de 896 millions pour la Société Générale.
La banque prévoit toujours de rembourser les derniers 2,9 milliards d'euros d'aides de l'Etat français d'ici 2013.
Edité par Benoît Van Overstraeten
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