PARIS (Reuters) - Les Banques populaires et les Caisses d'épargne, réunies en assemblées générales, ont entériné vendredi la création de la nouvelle banque BPCE, bouclant ainsi le processus de fusion des deux banques mutualistes entamé en octobre 2008, en pleine crise financière internationale.
La BPCE indique dans un communiqué qu'elle se substitue "à compter de ce jour" à la Banque fédérale des Banques populaires (BFBP) et à la Caisse nationale des Caisses d'épargne (CNCE), les deux organes centraux des deux banques.
Le rapprochement des deux banques mutualistes donne ainsi naissance au deuxième réseau bancaire français, après le Crédit agricole, doté de 8.000 agences et de 34 millions de clients.
Conformément au calendrier prévu, la nouvelle banque, dirigée par François Pérol, l'ancien secrétaire général adjoint de l'Elysée, sera opérationnelle le 3 août prochain.
"L'Etat souscrira dès aujourd'hui trois milliards d'euros d'actions de préférence émises par BPCE, finalisant ainsi son apport en fonds propres", fait également savoir la BPCE.
En février dernier, l'Etat français s'était engagé à apporter cinq milliards d'euros en plus des deux milliards d'euros d'aides apportés en décembre 2008 dans le cadre de la première tranche d'aide publique au secteur bancaire.
Sur la nouvelle enveloppe de cinq milliards, deux milliards d'euros ont déjà été apportés sous la forme de titres de dette super-subordonnée et ont servi à recapitaliser la banque Natixis détenue à 72% par les Banques populaires et les Caisses d'épargne.
DES REPRÉSENTANTS DE L'ETAT AU SEIN DE LA BANQUE
En contrepartie de son apport de fonds propres, l'Etat français peut désigner quatre des 18 membres du conseil de surveillance de la BPCE.
Il sera représenté au sein de la banque par Ramon Fernandez et Hervé de Villeroché, respectivement directeur général du Trésor et chef du service du financement de l'économie du Trésor.
Bercy a aussi désigné Laurence Danon, membre du directoire d'Edmond de Rothschild Corporate Finance, et Marwan Lahoud, directeur de la stratégie et du marketing d'EADS comme membres indépendants du conseil de surveillance de BPCE.
Dans un communiqué, Christine Lagarde, ministre de l'Economie, a salué la naissance de BPCE en se félicitant "du bon déroulement de ce processus que l'Etat a accompagné et soutenu dans le contexte de la crise financière".
Elle rappelle que "la participation financière de l'Etat dans BPCE s'inscrit dans le cadre du plan de financement de l'économie au titre duquel les groupes bancaires ont notamment pris des engagements de soutien au crédit aux ménages et aux entreprises".
Plombées par les pertes de Natixis, les Banques populaires et les Caisses d'épargne, qui a en plus essuyé en octobre une perte de trading de 701 millions d'euros, ont subi tout au long de l'hiver une intense pression du gouvernement qui exigeait des deux banques qu'elles accélèrent leur fusion.
Elles ont fini par détailler les modalités de leur fusion fin février et ont abandonné les commandes du nouvel ensemble à François Pérol, l'ex-conseiller du chef de l'Etat Nicolas Sarkozy, douchant les espoirs de Philippe Dupont, le patron des Banques populaires, pressenti au début pour le poste.
L'agence de notation Standard & Poor's a attribué une note long terme A+ et une note court terme A-1 à BPCE, avec une perspective stable, conformes dans les deux cas aux notes de la BFBP et de la CNCE.
Matthieu Protard, édité par Jean-Michel Bélot
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