(BFM Bourse) - Le Nasdaq Composite poursuivait sa nerveuse partie de yoyo (-1,68% à 11 910 points hier), dans des volumes solides, sur des niveaux de cours fermes. Une volatilité qui se mesure à l'aune des montées et descentes de température des rendements obligataires souverains à 10 ans, les Treasuries 10 ans. Son reflux sous les 3,60% devrait permettre une entrée en matière dans le vert ce jeudi, où les investisseurs devront composer avec les inscriptions hebdomadaires aux allocations chômage, à un niveau toujours aussi faibles, sous les 200 000 nouvelles unités à 196 000, proches des attentes à 191 000. Le message délivré vient confirmer l'état de tension intense du marché de l'emploi américain qui, pour rappel dans le secteur privé, a créé plus de 510 000 postes sur le mois de janvier.
Hier la formation d'une structure en harami a été étayée par la déconvenue d'Alphabet (-7,68% à 99,37$), après une bévue incompréhensible de la part d'un mastodonte du numérique. L'ex-Google, qui lance son outil d'IA conversationnelle pour concurrencer frontalement ChatGPT, a diffusé une vidéo de promotion dans laquelle le robot se trompe sur une question pourtant sans piège pour l'IA, au sujet des découvertes qu'a permis le déploiement du télescope spatiale James Webb. Pour Deutsche Bank, le plongeon boursier qui a suivi cet impair "montre les enjeux élevés et les pressions concurrentielles des nouvelles technologies".
Voilà pour le zoom sur la valeur du jour mercredi. Mais la psychologie de marché de fond reste relativement haussière sur les valeurs de croissance de la tech américaines, illustrant ce qu' Alendre Baradez (IG France) appelle "une divergence [...] entre les marchés (surtout les marchés actions) et les intentions clairement affichées des banquiers centraux."
"Jerome Powell a rappelé mercredi dernier qu’il n’y avait « pas de place pour la complaisance », que les marchés devaient « refléter le degré de resserrement monétaire mis en place », que selon les anticipations de la Fed, il n’y aurait pas de baisse de taux cette année [...] Jerome Powell a rappelé la notion de « higher for longer » pour les taux, signifiant que même après avoir atteint le niveau terminal, les taux resteraient élevés sur une durée relativement longue avant d’être abaissés. Le président de la Fed a clairement indiqué qu’il y aurait encore « des » hausses de taux alors qu’une partie du marché était convaincue que mars marquerait la dernière hausse de taux de 25 points de base. Sans oublier les références au marché de l’emploi qui reste « extrêmement tendu » pour reprendre les mots employés."
Pour rappel, à l'issue du premier FOMC de l'année la semaine dernière, la Fed annonçait une relèvement de 25 points de base de ses Fed Funds, les portant à 4,75%, pour la borne haute. "Si Jerome Powell est resté dans la lignée de ses précédentes sorties, arguant qu’il était encore trop tôt pour faire une pause dans la hausse des taux et qu’il ne fallait pas crier victoire trop vite dans la lutte contre l’inflation, les investisseurs n’ont pas considéré le discours comme étant assez hawkish pour revoir leurs anticipations optimistes, préférant se focaliser sur certains passages plus accommodants comme le fait de reconnaître que le mouvement de désinflation était plus rapide qu’attendu", pour Thomas Giudici, responsable de la gestion obligataire chez Auris Gestion.
ELEMENTS GRAPHIQUES CLES
Nous n'avons pas assisté vendredi à un îlot de renversement (island reversal), en raison de l'ombre haute tracé. De quoi accréditer le scénario d'une consolidation volatile plutôt que d'un retournement. L'idée d'un pullback sur les 11 450 points reste à ce stade tout à fait crédible. Dans tous les cas, la nouvelle bande technique de travail est entre 11 450 et 12 260 points.
PREVISION
Au regard des facteurs graphiques clés que nous avons identifiés, notre opinion est neutre sur l'indice Nasdaq Composite à court terme.
On prendra soin de noter qu'un franchissement des 12260.00 points raviverait la tension à l'achat. Tandis qu'une rupture des 11450.00 points relancerait la pression vendeuse.
Le conseil BFM Bourse
GRAPHIQUE EN DONNEES QUOTIDIENNES
