(BFM Bourse) - La bourse de Milan recule et le rendement sur la dette italienne progresse nettement, alors que le budget italien inquiète.
Les marchés sont inquiets. La bourse de Milan, représentée par son indice de référence, le MIB, perd plus de 1% à 20570 points ce matin à 11h31, et le taux italien à 10 ans progresse nettement à 3,16%. Les raisons de ce regain de tensions ? Le vice-président du conseil italien et leader du mouvement 5 étoiles Luigi Di Maio a déclaré que l'Italie pourrait ne pas respecter la règle européenne des 3% de déficit public.
"Je n'exclus pas de franchir la limite des 3%", a lancé Luigi di Maio, alors que le budget italien doit être présenté en septembre. Les taux à 10 ans n'ont pas tardé à réagir et sont à 3,16% à 11h30 après avoir touché les 3,2% ce matin, leur plus haut depuis le pic du 29 mai dernier à 3,38%.
La coalition "anti-système" entre le mouvement 5 étoiles d'extrême gauche et la ligue du Nord d'extrême droite, deux partis très critiques vis-à-vis de l'Union européenne et en particulier de ses règles budgétaires, inquiète de plus en plus les marchés ces derniers mois.
L'écart se creuse avec la dette allemande
Le spread avec le Bund, c'est-à-dire l'écart entre les taux des obligations sur 10 ans de l'Italie et de l'Allemagne, suivi par les traders car il donne une indication du risque sur la dette italienne, qui était de 215 points de base en juillet, est remonté à 280 points de base aujourd'hui. Autrement dit, quand l'Allemagne emprunte à 0,37% sur 10 ans, l'Italie emprunte à 3,18%.
Ce n'est pas la première fois que Giancarlo Giorgetti, le sous-secrétaire d'Etat à la présidence du Conseil, souligne que l'Italie pourrait ne pas respecter les critères de Maastricht pour son budget 2019. Il l'avait déjà évoqué la semaine dernière, insistant sur les investissements nécessaires après la catastrophe de Gênes. Le Trésor italien doit d'ailleurs émettre jeudi pour 7,5 milliards de dettes.
130% du PIB
On rappellera surtout que l'Italie, troisième économie de la zone euro, a une dette représentant plus de 130% de son PIB. Toutefois, celle-ci est détenue en grande partie par les investisseurs italiens, un peu à l'image de celle du Japon.