(BFM Bourse) - Un déclic semble s'être opéré dans le sentiment des investisseurs à l'égard de MG International depuis la publication fin août de résultats semestriels en nette amélioration. Le contexte réglementaire dans lequel évolue le fabricant de systèmes de sécurité pour piscines privées et publiques s'est parallèlement clarifié ces derniers mois. Le point sur la situation avec Vincent Quéré, directeur général adjoint du groupe.
Tradingsat.com : Après quelques années difficiles, les fondamentaux de l'entreprise semblent s'améliorer.
Vincent Quéré : Nous venons de publier un compte de résultat à l'équilibre, en déficit de seulement 14 000 euros pour le premier semestre 2009. Notre activité se redresse rapidement, le chiffre d'affaires a progressé de 30% à 3,25 millions d'euros, et les synergies et réductions de coûts mises en œuvre grâce à Maytronics, notre actionnaire de référence, ont permis d'abaisser le point mort.
Tradingsat.com : Que vous apporte Maytronics ?
Vincent Quéré : C'est le leader mondial des robots nettoyeurs de piscine. Sa marque de référence « Dolphin » est mondialement connue. En toute logique, c'est lui qui s'occupe désormais de la commercialisation de nos produits à l'international, où nous profitons de ses réseaux. Toutes nos filiales à l'étranger ont donc été fermées. MG International s'est profondément restructuré depuis trois ans, nous avons enregistré 50 départs sur un effectif initial de 80 personnes. Un certain nombre de nos activités industrielles ont été transférées dans les usines de Maytronics. Le nouvel MG International se concentre sur le marketing et la vente de produits à haute technicité, pour lesquels plus de 10 nouveaux recrutements commerciaux et R&D ont été effectués cette année.
Tradingsat.com : Retrouverez vous un jour le chiffre d'affaires de 36 millions d'euros réalisé en 2006…
Vincent Quéré : Le contexte n'est plus du tout le même. Entre 2004 et 2006, le marché des alarmes de piscines avait littéralement explosé sous l'effet de la mise en place de la « Loi Sécurité Piscine ». L'ensemble des piscines de France ont dû être équipées d'un système prévenant les noyades. Cela nous avait valu des ventes absolument record : 300 000 alarmes Aquasensor cumulées à fin 2006, alors qu'il y a 1 million de piscines en France ! Nous avons saturé le marché…
Tradingsat.com : Il y a aussi des polémiques sur l'efficacité des alarmes de piscines, notamment l'été dernier…
Vincent Quéré : Le paysage réglementaire s'est grandement éclairci depuis cet épisode. Les appareils que nous vendons ont toujours été certifiés selon la norme NF P 90-307/A1 relative aux alarmes de piscine suite à des tests conduits par deux laboratoires indépendants, l'APAVE et le LNE (Laboratoire National d'Essais). Ces tests sont difficiles à reproduire, y compris par le magazine 60 millions de consommateurs. Un décret promulgué par le gouvernement paru le 16 juillet a précisément redéfini les conditions de commercialisation des alarmes de piscine en imposant que les produits commercialisés en France soient conformes à la norme, ce qui n'était pas le cas auparavant, et ce qui écarte du marché les produits d'importation, qui ne garantissaient pas le même niveau de sécurité.
Tradingsat.com : Quelles sont maintenant vos ambitions en termes de ventes ?
Vincent Quéré : Il n'est plus question aujourd'hui de vendre pour 36 millions d'euros d'alarmes de piscine par an, mais pour… 3 à 4 millions d'euros. Le marché est celui de la construction et du renouvellement, que le lancement de notre dernier modèle d'alarme, le Sensor Espio, permet un peu d'accélérer. Mais MG International, ce n'est pas seulement des alarmes. Nous avons amorcé la diversification de nos activités dès 2006, en rachetant deux sociétés. L'une s'appelle Aqualife et fabrique des couvertures automatique de piscines, ce sont ces volets qui flottent sur la piscine, et assurent tout autant la sécurité, l'esthétique et la propreté du bassin. L'autre est « Adamant SA » : elle a inventé un procédé de traitement de l'eau sans aucun ajout de produits chimiques, grâce à des électrodes en silicium recouvertes d'une très fine couche de diamants synthétiques. Ce produit a remporté le prix de l'innovation au salon de la piscine. Il est porté par la vague « verte » et rencontre un intérêt considérable des utilisateurs.
Tradingsat.com : Où en est la situation financière de MG International ? La société risque-t-elle encore la faillite ?
Vincent Quéré : Les problèmes de bilan de la société sont résolus. Nous serons en mesure de montrer une position de trésorerie tout à fait favorable à la fin de l'année. La structure financière n'inquiète plus. Une recapitalisation a eu lieu, Maytronics a pris le contrôle de la société, les dirigeants fondateurs ont abandonné une créance de 600 000 euros, l'exigibilité de la dette senior a été suspendue pour deux ans, le temps que MG International reconstitue ses flux de trésorerie. Ce dont je ne doute pas.
Tradingsat.com : Que peut espérer un actionnaire de MG International aujourd'hui ?
Vincent Quéré : La survie de l'entreprise et la recapitalisation ont monopolisé notre temps et notre énergie en 2007 et en 2008. Un investisseur ne peut ignorer aujourd'hui le retournement complet de nos résultats d'exploitation. L'augmentation de nos investissements commerciaux dans les sociétés acquises début 2007 va permettre de révéler leur potentiel. Acheter des actions MG International aujourd'hui revient à miser sur les retombées du mariage de notre portefeuille de produits, de brevets et de technologies exclusifs, avec les réseaux de distribution de Maytronics. En revanche il faut regarder la société sans chercher aucunement à la comparer à l'époque révolue de 2005-2006. Maytronics ne s'y est pas trompé en augmentant sa participation afin de profiter de la valorisation de nos technologies tant en France qu'à l'international. Ce qui me fait dire que notre capitalisation boursière de 14 millions environ ne reflète pas notre potentiel…
François Berthon
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