(BFM Bourse) - METabolic EXplorer avance à grands pas vers la maîtrise totale des processus de production à échelle industrielle de produits chimiques à partir de matières premières renouvelables. Paul Michalet, le directeur financier de la société, revient pour Tradingsat.com sur le lancement de la construction du pilote, les discussions avec les partenaires potentiels, ainsi que les derniers comptes annuels, traités selon une nouvelle doctrine comptable.
Tradingsat.com : Quelle est cette nouvelle doctrine comptable qui s'est traduite par une perte nette en 2008 ?
Paul Michalet : La comptabilisation du crédit d'impôt recherche et des subventions publiques ne se fait plus de la même façon. Au lieu d'apparaître dans le compte de résultat, le CIR et les subventions sont désormais directement inscrits au bilan en déduction de la valeur des projets de recherche auxquels ils se rattachent.
Tradingsat.com : Ce changement est-il récent ?
Paul Michalet : Très récent. Il n'a d'ailleurs pas encore fait l'objet d'une publication officielle. Il figure dans un courrier de réponse adressé en décembre 2008 par le président de la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes à l'un des membres de la Compagnie qui l'interrogeait sur le sujet. Cela ne veut pas dire que la façon dont METabolic EXplorer a arrêté ses comptes en 2005, 2006 et 2007 en inscrivant les subventions et le CIR dans le compte de résultats était erronée. Mais simplement que l'interprétation de la norme a évolué en raison de la modification des règles de calcul du crédit d'impôt recherche.
Tradingsat.com : C'est-à-dire ?
Paul Michalet : Entre 2007 et 2008, les règles de calcul du crédit d'impôt recherche ont changé dans le cadre de la politique du gouvernement pour encourager la recherche. Jusqu'à présent, le CIR était essentiellement calculé sur la fraction d'accroissement des dépenses de recherche d'une année sur l'autre. Depuis 2008, il n'y a plus de notion d'accroissement, et le crédit d'impôt recherche représente grosso modo 30% des dépenses de recherche sur la base d'une estimation fiscale, qui globalement, n'est pas très éloignée de notre réalité économique.
Tradingsat.com : Doit-on s'inquiéter de votre résultat net négatif ?
Paul Michalet : Non. Ce résultat, cette nouvelle manière de calculer, n'a rien à voir avec la santé générale de METabolic EXplorer. Ce changement de doctrine est d'ailleurs totalement neutre sur la trésorerie.
Tradingsat.com : A contrario, cette évolution peut-elle être positive pour METabolic EXplorer ?
Paul Michalet : Elle comporte un aspect très positif dans la mesure où la disparition de la notion d'accroissement des frais de recherche va contribuer à pérenniser notre capacité à réduire nos coûts de R & D dans la durée. Enfin il faut comprendre que cette modification d'interprétation comptable n'est possible que parce que nous disposons d'une bonne visibilité sur nos chances de commercialiser nos produits dans le futur, et donc sur nos chances que ceux-ci génèrent plus tard des cash-flows.
Tradingsat.com : Vous avez annoncé le 10 mars le lancement de votre pilote industriel. Concrètement cela signifie quoi ?
Paul Michalet : Que nous sommes bien entrés dans la phase d'industrialisation de nos procédés. Suite au lancement de l'unité de fermentation fin 2007, nous investissons à présent dans des chaînes de purification pour achever la construction du pilote qui sera totalement intégré. C'est-à-dire qu'il va permettre d'entrer d'un côté de la matière première biologique pour obtenir de l'autre un produit aux spécifications du marché.
Tradingsat.com : Combien de temps va prendre la construction de l'unité de purification ?
Paul Michalet : Notre objectif est de mettre en service le pilote industriel avant la fin de l'année. Nous sommes donc globalement dans les temps par rapport au plan de développement industriel établi en 2006 et présenté au marché en 2007 lors de notre introduction en Bourse. Souvenez-vous que nous avons lancé notre pré-pilote fin 2007, en avance sur le calendrier annoncé lors de l'IPO.
Tradingsat.com : Vous avez seulement consommé 2,1 millions d'euros en 2008 sur une trésorerie qui s'élevait à 57,6 millions d'euros fin 2007. Vous pouvez tenir longtemps à ce rythme…
Paul Michalet : Notre gestion est prudente. Nous ne souhaitons pas dépenser plus que ce qui doit l'être. J'ai comme consigne de continuer à maintenir un équilibre entre les revenus encaissés et les charges opérationnelles décaissées. Un de mes objectifs pour 2009 est d'ailleurs de financer, via des fonds d'origine privée ou publique, une grande partie des investissements stratégiques de la société. En particulier, l'investissement de 10 millions d'euros prévu pour finaliser le pilote industriel ne doit pas correspondre à une sortie de cash sur les fonds propres de METabolic.
Tradingsat.com : Le marché attend avec impatience un partenariat sur votre produit le plus avancé, le PDO. Sur quoi portent les discussions ?
Paul Michalet : Sur des point tels que le dimensionnement de l'unité de production, les aspects juridiques et financiers, comme la part de chacun. Nous sommes également amenés à discuter des étapes qui restent à franchir avant que le pilote industriel ne soit finalisé à un horizon de 6 à 12 mois. Tous les éléments se mettent en place pour un partenariat. Mais je ne voudrais pas que l'on retienne comme seul développement possible le PDO. Nous discutons aussi sur les autres produits de notre portefeuille.
Tradingsat.com : Quelle sera la prochaine étape après le pilote ?
Paul Michalet : Différents cas de figures peuvent s'envisager. Il peut soit y avoir une unité de démonstration dans un premier temps, puis une grande unité. Soit directement une grande unité. Cela dépend de la vision du partenaire sur les modalités de développement. Cela fait aussi partie des discussions.
Tradingsat.com : Quelle part souhaite garder METabolic EXplorer dans le cadre du partenariat ?
Paul Michalet : Il y aura un accord de licence. Pour une petite société minoritaire ou égalitaire dans une joint-venture, la seule manière de garder le contrôle d'un partenariat avec un grand groupe consiste à garder la capacité à retirer la technologie, dans le cas où les choses se passeraient mal. Nous visons des parts comprises entre 20 et 50% des futures sociétés communes.
Tradingsat.com : Discutez-vous avez des groupes chimiques français cotés connus tels qu'Arkema ou Rhodia ?
Paul Michalet : Certains des produits fabriqués par ces groupes ont un rapport avec les différents procédés que nous développons, mais cela ne veut pas dire que nous discutons avec eux. Je ne peux pas répondre à cette question, tout simplement parce que les discussions avec les partenaires sont totalement confidentielles.
Propos recueillis par François Berthon
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