(BFM Bourse) - La maison mère de Facebook et Instagram a livré des perspectives de revenus inférieures aux attentes au titre du deuxième trimestre et annoncé une hausse de ses investissements pour soutenir sa stratégie dans l'intelligence artificielle. Son action dévisse à Wall Street.

Meta s'apprête à effacer entre 150 et 200 milliards de dollars de capitalisation boursière en une séance. L'action de la maison mère de Facebook et Instagram s'est effondrée de 15% dans les échanges postmarché à Wall Street, à la suite de la publication de ses comptes du premier trimestre, ouvrant d'une bien mauvaise façon le bal des résultats des Gafam.

Sur les trois premiers mois de l'année, l'entreprise a vu ses revenus bondir de 27% à 36,46 milliards de dollars pour un résultat net de 12,37 milliards de dollars (+117% sur un an). Son bénéfice net par action a ainsi plus que doublé (+114%) pour s'élever à 4,71 dollars par titre.

Ce qui est suffisant pour dépasser les attentes d'un consensus logé à 36,16 milliards de dollars pour les revenus et à 4,32 dollars pour le bénéfice par action, selon CNBC.

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Prévision de revenus inférieure aux attentes

"Bien que ces performances aient légèrement dépassé les attentes des analystes, l'attention des investisseurs s'est portée sur les prévisions, démontrant que le marché est une machine perpétuellement tournée vers l'avenir. Malheureusement, les prévisions ont refroidi les investisseurs, ce qui a entraîné un repli de l'ensemble du marché", observe Stephen Innes de Spi Asset Management.

Meta a indiqué attendre des revenus pour le deuxième trimestre compris entre 36,5 milliards de dollars et 39 milliards de dollars. Or, selon Bloomberg, le milieu de cette fourchette s'avère inférieur au consensus des analystes pour la période.

De plus, le groupe a également annoncé une révision à la hausse de ses dépenses d'investissements pour 2024, tablant désormais sur une fourchette comprise entre 35 milliards et 40 milliards de dollars, contre 30 milliards à 37 milliards précédemment. Meta justifie cette augmentation par la nécessité d'investir dans les infrastructures nécessaires à sa feuille de route dans l'intelligence artificielle (IA).

"Bien que nous ne fournissions pas de prévisions pour les années au-delà de 2024, nous nous attendons à ce que les dépenses d'investissement continuent d'augmenter l'année prochaine car nous investissons massivement pour soutenir nos ambitieux efforts de recherche et de développement de produits dans le domaine de l'IA", a également déclaré Meta.

Le rappel de mauvais souvenirs

"Nous sommes devenus plus optimistes et ambitieux en matière d'IA", a déclaré aux analystes le directeur général Mark Zuckerberg, cité par Bloomberg. "Nous sommes arrivés à un stade où nous avons montré que nous pouvions construire des modèles de pointe et devenir la première entreprise d'IA au monde. Cela ouvre la voie à de nombreuses autres opportunités, au-delà de celles qui sont les plus évidentes pour nous", a-t-il ajouté.

Mais ses ambitions coûteuses inquiètent le marché qui avait d'ailleurs déjà eu des doutes similaires lors du virage pris par le groupe dans le métavers qui lui a coûté plus de 45 milliards de dollars en cumulé, selon CNBC, pour un retour sur investissement difficilement perceptible.

"L'annonce par Meta que les dépenses d'investissement dépasseraient les attentes initiales et que les prévisions de revenus seraient légèrement inférieures au consensus a contribué à inquiéter les investisseurs quant aux performances futures de l'entreprise. Cette divergence a signalé des défis potentiels à venir, incitant les investisseurs à réévaluer la trajectoire de croissance et les perspectives générales de Meta", analyse Stephen Innes.

"Malgré ses projets audacieux en matière d'IA, Meta ne peut pas se permettre de perdre de vue le cœur de son activité, à savoir ses activités publicitaires de base", a déclaré Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown, dans une note datée de mercredi et citée par Bloomberg. "Cela ne signifie pas qu'il faille ignorer l'IA, mais que les dépenses doivent être ciblées et conformes à une vision stratégique claire", ajoute-t-elle.