(BFM Bourse) - La banque canadienne a relevé son conseil à "surperformance" sur le titre contre "performance sectorielle" précédemment. La banque canadienne estime que la société a les moyens de retrouver une croissance de 6% à moyen terme.
Valeur de qualité, L'Oréal a, depuis un peu plus d'un an, alterné le bon (l'activité du premier trimestre) et le moins bon. Le groupe de parfums et cosmétiques avait notamment livré des croissances inférieures aux attentes au troisième et quatrième trimestres 2024.
Ces déceptions, inhabituelles pour le fleuron français de la beauté, se sont logiquement traduites par une correction de l'action, qui abandonne ainsi 19,2% sur un an.
Les récents revers ont amené les investisseurs à questionner le potentiel de moyen terme de L'Oréal .
Les chiffres décevants, donc, au troisième trimestre et la faible visibilité sur le secteur "devraient susciter un débat sur les perspectives à moyen terme de L'Oréal en matière de croissance organique du chiffre d'affaires", pointait par exemple UBS à l'automne dernier.
Mais Royal Bank of Canada se montre confiante. La banque canadienne a relevé son conseil à "surperformance" contre "performance de marché", ce qui revient à passer à "acheter" contre "neutre" précédemment. L'établissement a aussi rehaussé son objectif de cours à 420 euros contre 390 euros, une cible qui accorde un potentiel de 18% au titre à la clôture de jeudi.
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Un leader de marché
"Le marché est devenu de plus en plus sceptique quant aux perspectives de croissance à long terme de L'Oréal (…) Il est vrai que les résultats récents de L'Oréal n'ont pas été à la hauteur des attentes, que l'innovation a été plus discrète ces dernières années et que le contexte de consommation est morose", admet Royal Bank of Canada.
"Toutefois, nous pensons que cette situation est temporaire et que le rythme de la reprise de la croissance pourrait surprendre à la hausse", ajoute-t-elle néanmoins.
Royal Bank of Canada rappelle que sur 60% de ses revenus, environ, L'Oréal jouit d'une situation claire de leader de marché. À fortiori dans les soins capillaires où L'Oréal est deux fois plus grand que son plus proche rival. Le groupe est davantage concurrencé dans les parfums de luxe où il boxe aux côtés de poids lourds tels qu'Estée Lauder, Coty et LVMH.
Cette position de marché enviable demeure un atout à l'heure où son exposition à la Chine met sa performance sous pression et que son activité très importante aux États-Unis pourrait également constituer un frein.
"Dans un contexte de consommation de plus en plus faible et d'incertitudes concernant les droits de douane aux États-Unis, nous prévoyons une sous-performance de la dynamique de croissance dans la région", prévient Royal Bank of Canada.
"Toutefois, nous pensons que l'entreprise dispose de nombreux leviers pour surmonter les incertitudes et accélérer la croissance de son chiffre d'affaires", ajoute l'établissement.
Rebond au second semestre
Si Royal Bank of Canada s'attend à une croissance nulle au premier trimestre, la banque estime que l'activité devrait rebondir au second semestre, ce qui correspond au scénario de la direction.
Contrairement à nombre d'entreprises qui partagent cette projection, le rebond anticipé par L'Oréal au second semestre repose non pas sur une hypothétique amélioration de la conjoncture mais sur des facteurs propres, note la banque, avec un plan de "stimulus beauté" lancé par la société.
Ce plan comprend notamment des lancements de nouveaux produits beaucoup plus importants cette année que sur les cinq derniers exercices. "Nous pensons que cela indique que l'entreprise se concentre davantage sur l'innovation et fait preuve d'une plus grande proactivité pour revigorer la croissance", indique Royal Bank of Canada. La banque note d'ailleurs, en se basant sur les tendances du moteur de recherche Google, un bon démarrage du Mela B3, le dernier sérum de La Roche-Posay.
L'établissement pense que L'Oréal a encore du champ pour accroître ses parts de marché, notamment dans les pays émergents grâce au e-commerce.
In fine, Royal Bank of Canada anticipe une croissance en données comparables de 4,2% en 2025, avant une accélération à 5,8% en 2026 puis de 6,3% en 2027.
La banque a mené une analyse approfondie sur les marchés des soins capillaires et des soins de peau, concluant que ses catégories présentent encore des profils de croissance attrayants à moyen terme et que L'Oréal est bien placé pour saisir ces opportunités.
La croissance de ces marchés sera soutenue par des méga-tendances comme l'urbanisation, le vieillissement de la population et l'accroissement de la classe moyenne.
Les dépenses de R&D intensives (plus d'un milliard d'euros par an), sa capacité à adopter les innovations technologiques, comme L'Oréal Cell Bioprint, un appareil qui permet de réaliser des analyses poussées et personnalisées de la peau en cinq minutes, sa capacité à chercher des marchés adjacents, sont autant d'atouts dans la manche de L'Oréal pour surfer sur ces tendances.
Royal Bank of Canada estime en conséquence qu'un retour sur une croissance de 6% à moyen terme, reste "une aspiration réaliste" pour le marché.
Dans ce contexte, la valorisation de L'Oréal s'avère attrayante avec un profil rendement/risque jugé attractif par la banque.
À la Bourse de Paris, ce vendredi l'action L'Oréal n'échappe au repli général du marché, perdant 2,1% vers 16h15, alors que le CAC 40 cède 0,6% au même moment.
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