(BFM Bourse) - La banque allemande a abaissé sa recommandation à "conserver" sur le groupe français et juge que sa valorisation prend désormais bien en compte ses qualités défensives ainsi que la réouverture de la Chine.
C'est le grand thème qui a porté les "KOHL" (Kering, L'Oréal, Hermès, LVMH), les stars du luxe et de la Bourse de Paris: la réouverture de la Chine. La deuxième économie mondiale talonne les Etats-Unis comme premier marché du luxe. La levée des dernières restrictions sanitaires dans le pays en début d'année a logiquement dynamisé les cours des acteurs du secteur.
Reste que ce catalyseur est peut-être désormais bien intégré dans les cours. Alexandre Baradez, analyste de marché chez IG France, considère que cette thématique a été "pleinement jouée" par le marché.
Deutsche Bank semble au moins d'accord sur le dossier L'Oréal. La banque d'outre-Rhin a abaissé ce mardi sa recommandation sur le géant tricolore des cosmétiques d'"acheter" à "conserver", tout en laissant inchangé son objectif de cours, à 410 euros.
Des multiples qui pourraient se retrouver sous pression
Le bureau d'études continue d'apprécier les qualités de long terme de la société dirigée par Nicolas Hieronimus, qui devrait, selon lui, être capable de surperformer l'évolution du marché dans le cas d'un ralentissement économique aux Etats-Unis. Deutsche Bank a d'ailleurs modestement relevé sa prévision de croissance des revenus en données comparables de la société à 4,7% pour cette année, contre 4,2% dans ses précédentes estimations. Elle s'attend néanmoins à une contraction de l'activité sur le dernier trimestre de 2023 (-0,8%).
Surtout, Deutsche Bank estime que les atouts de L'Oréal sont désormais bien compris par le marché. "La valorisation de la société tient largement compte" de la réouverture de la Chine et des qualités défensives de L'Oréal, souligne ainsi la banque allemande.
Sur la base d'un cours de 410,10 euros (la clôture de jeudi dernier), Deutsche Bank observe que l'action L'Oréal s'échange 33,7 fois les bénéfices attendus pour 2024 contre 21,6 fois pour son secteur, c'est-à-dire les "staples", les biens de consommation, hors tabac.
Deutsche Bank s'attend à ce que ce multiple de valorisation se retrouve sous pression, l'action s'échangeant déjà avec des ratios élevés par rapport à son historique, selon elle.
En conséquence, la banque allemande ne voit plus de potentiel de hausse absolu pour le titre, ce qui explique la dégradation de son conseil.
Rendez-vous les 19 avril
Cet abaissement de recommandation pèse sans surprise sur l'action du groupe de cosmétiques, sans gravité extrême. Vers 10h55, le titre L'Oréal abandonne 1,07% à 412,7 euros, accusant la deuxième plus forte baisse d'un CAC 40 en légère hausse (+0,34%).
Mardi, Stifel a, pour sa part, confirmé à l'achat sa recommandation sur l'Oréal, relevant substantiellement son objectif de cours à 450 euros contre 410 euros. Le bureau d'études attend une croissance de 9,7% en données comparables des revenus de la société au premier trimestre. Stifel reconnaît que la valorisation élevée du groupe peut susciter des questionnements de la part des investisseurs, mais la juge néanmoins justifiée au regard de la forte dynamique de ses ventes, de l'accélération de la croissance en Chine attendue à partir du deuxième trimestre ou encore de la bonne visibilité sur ses marges.
L'Oréal publiera ses ventes du premier trimestre le 19 avril, après la clôture du marché.
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