(BFM Bourse) - La banque allemande a abaissé son conseil à "vendre" sur le groupe de cosmétiques contre "conserver" précédemment, tout en réduisant son objectif de cours. La banque allemande estime que la Chine ne sera plus vraiment la locomotive de croissance qu'elle a été par le passé.
Dire que les économistes doutent de plus en plus de l'économie chinoise relève de la litote. Ceux de Bloomberg ont récemment estimé que la Chine ne passera peut-être jamais devant les Etats-Unis pour devenir la première puissance économique mondiale, en raison d'une croissance plus lente que prévu.
Cette baisse de rythme de la Chine aura évidemment des répercussions sur les actions qui dépendent de l'empire du Milieu pour leur croissance.
Ce mardi , justement, Deutsche Bank invoque le ralentissement chinois pour expliquer son changement de recommandation sur le fleuron français des cosmétiques et de la beauté L'Oréal. La banque allemande est passée de "conserver" à "vendre" sur l'action, tout en réduisant son objectif de cours sur le titre à 350 euros contre 375 euros précédemment.
L'action L'Oréal tient toutefois relativement bien le choc, perdant 0,9% vers 12h40, dans un marché sans grande direction (le CAC 40 cède 0,25% au même moment).
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Des importations pas si dynamiques
Certes le groupe dirigé par Nicolas Hieronimus possède un beau profil. Une "entreprise unique", "fortement innovante" "avec des marges brutes et une rentabilité attrayante", concède Deutsche Bank.
Mais voilà "nous craignons de plus en plus que la Chine soit un pays à la croissance plus lente que prévu à moyen terme", souligne l'établissement. Cette croissance plus faible se traduira par une progression moins rapide des classes moyennes en Chine. Or selon la banque allemande, le pays représentait environ 19% des revenus de la société en 2022, contre seulement 8% en 2017. Et Deutsche Bank considère que ces craintes liées à la conjoncture chinoise ne seront pas de "courte durée", ce qui pénalisera évidemment le marché des cosmétiques.
Comme elle l'avait déjà fait précédemment, la banque allemande s'est par ailleurs replongée dans les importations de produits de beauté en Chine.
Conclusion: "les importations de produits de beauté ont été nettement inférieures à la croissance des ventes au détail de produits cosmétiques, ce qui signifie que la croissance structurelle des groupes internationaux dans le pays est nettement moins importante, soit en raison d'une demande plus faible, soit en raison d'une concurrence locale accrue".
Une croissance qui fléchirait en 2024
Deutsche Bank souligne, une nouvelle fois, que la croissance en valeur des importations s'explique en réalité par un changement de consommation. En clair, les clients chinois achètent des produits de cosmétiques plus petits en matière de capacité, avec un prix rapporté à la masse plus élevé. Ce qui se traduit à la fois par une progression en valeur et en nombre d'unités vendues alors que pourtant la demande réelle, elle, ne progresse pas ou moins qu'il n'y paraît de prime abord.
"Il y a une limite à [ce phénomène] et la consommation globalement plus faible des importations signifie qu'il est plus difficile de recruter de nouveaux clients et qu'il sera plus difficile de faire grimper ces nouveaux clients dans l'échelle des prix", constate Deutsche Bank. L'ensemble de ces risques concernant la Chine ne sont pas reflétés dans le cours de l'action, considère l'établissement.
En sus, Deutsche Bank estime que L'Oréal devrait faire face à un ralentissement de sa dynamique dans les produits de beauté dermatologiques (16% des revenus au premier semestre 2023, selon la banque allemande) au cours des trois prochaines années.
Plus largement, Deutsche Bank considère table pour 2023 sur une croissance en données comparables de 10,7% contre un consensus à 11,6%, et surtout, pour l'an prochain, sur une progression des ventes sur ces mêmes bases de seulement 2,5% contre 7% pour le consensus.
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