(BFM Bourse) - Les stratégistes de la banque allemande ont comparé les cinq plus grandes capitalisations européennes avec les Sept magnifiques de Wall Street. Si les groupes américains enregistrent de meilleures performances, Deutsche Bank avance que les groupes européens sont plus diversifiés et présentent moins de risques.
Les "Sept magnifiques" (ou "Sept mercenaires") de Wall Street ont définitivement marqué les esprits. Pour rappel, cette expression renvoie à un ensemble de méga-capitalisations de la Bourse américaine qui ont à elles seules ou presque permis au S&P 500 de prendre plus de 24% l'an passé. Ces sept valeurs regroupent les grandes big techs de Wall Street, à savoir Apple, Microsoft, Nvidia, Alphabet, Amazon, Tesla et Meta.
Certes, depuis le début de 2024, ces "Sept magnifiques" se disloquent, Tesla (-28% depuis le 1er janvier), Apple (-10%) et Alphabet (-1,5%) souffrent quand les quatre autres progressent.
Qu'importe, l'expression perdure dans les notes de recherche des courtiers et des grandes banques.
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Dans une analyse publiée ce mardi, Deutsche Bank s'est amusée à comparer les cinq champions de la Bourse européenne, qu'elle appelle les "Fabulous five" (une référence aux "Fabulous four", c'est-à-dire les Beatles) avec les "Sept magnifiques" de Wall Street. Ce alors que les marchés européens se comportent très bien depuis le début de l'année. L'Euro Stoxx 50 progresse de 9,4% depuis le 1er janvier, et a déjà atteint l'objectif de cours de l'établissement allemand.
Ces "Fabulous five" rassemblent tout simplement les cinq plus importants groupes européens en termes de capitalisation boursière: le spécialiste danois des traitements antidiabétiques et anti-obésité Novo Nordisk, le groupe de luxe LVMH, le néerlandais ASML (un spécialiste de la photolitographie, technologie indispensable à la fabrication de semi-conducteurs), le géant suisse de l'agroalimentaire Nestlé, et le groupe de cosmétiques L'Oréal.
La banque allemande passe ainsi au crible ces "Fabulous Five" face aux "Sept magnifiques". "Les deux paniers ont leurs points forts et leurs points faibles", souligne-t-elle.
A peu près aussi chers que les Sept magnifiques
En prélude, Deutsche Bank compare tout d'abord le profil des deux ensembles. Valeurs techs, les "Sept magnifiques" présentent une moyenne d'âge de 31 ans contre 89 ans pour les "Fabulous five". Les sept valeurs américaines représentent 29% du poids de leur indice de référence, le S&P 500, contre 13% pour les cinq européennes avec le Stoxx 600 (un autre indice paneuropéen).
En termes de performance, l'avantage est clairement du côté des "Sept magnifiques". Sur 10 ans (de 2014 à 2024) les sept valeurs américaines affichent une progression moyenne de 2.259%, contre +638% pour les cinq européennes.
La performance américaine est gonflée par celle de Nividia qui a pris en 10 années….20.019%. Suivent Microsoft (1.166%) et Tesla (968%). En Europe, seul ASML rivalise avec les américains (1.459%) tandis que Novo Nordisk (776%) et LVMH (749%) s'en tirent avec les honneurs.
Les américains ont aussi le dessus sur la croissance des bénéfices. Match nul par contre côté valorisation: les "Sept Magnifiques" de Wall Street s'échange en moyenne 31,7 fois les bénéfices attendus sur douze mois contre 31,9 fois pour les "Fabulous Five".
Les européens ont le dessus sur la "versatilité", juge Deutsche Bank, c'est-à-dire la diversification. "Les 7 Magnifiques sont très concentrés sur la technologie. Les Fabulous five ont une répartition plus plus équilibrée entre les secteurs défensifs et cycliques", résume-t-elle.
Et les Super Seven?
Deutsche Bank passe ensuite aux "special skills", c'est-à-dire un ensemble de paramètres financiers autre que le bénéfice. Les "Sept magnifiques" reprennent l'avantage. Ces sept valeurs ont "une marge opérationnelle (19,7% contre 17,8%) et un rendement du flux de trésorerie (2,8% contre 2,7%) plus élevés et un ratio d'endettement plus faible" que les Fabulous five, résume la banque allemande. Les groupes européens n'ont l'avantage que sur le rendement du dividende, sachant que plusieurs membres des "Sept Magnifiques", comme Alphabet et Amazon, ne distribuent pas de coupons à leurs actionnaires.
Dernier point: le profil de risque. De ce point de vue-là, Deutsche Bank observe que la volatilité des actions est beaucoup moins élevée chez les groupes européens et accorde donc ce dernier point aux "Fabulous five".
Niveau recommandations, la banque allemande est à l'achat sur toutes les valeurs américaines sauf Nvidia (elle est à "conserver"). Côté européen, elle recommande d'acheter ASML, Novo Nordisk et Nestlé, est à "conserver" sur LVMH, et conseille de vendre L'Oréal.
Notons que si Deutsche Bank a retenu les cinq plus grandes capitalisations boursières, la banque Citi avait, elle, choisi une approche différente. La banque américaine avait constitué un groupe de valeurs européennes dites "Super Seven". Ce panier regroupait Novo Nordisk, LVMH et ASML et ajoutait le champion français des équipements électriques Schneider Electric, le spécialiste allemands des progiciels SAP ainsi que Ferrari et le groupe de luxe suisse Richemont. Citi notait, selon investing.com , que ces sept valeurs offrent des marges aussi attrayantes que les "Sept Magnifiques", mais avec une valorisation moins élevée.
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