(Cercle Finance) - L'OPA amicale du Crédit Foncier de France sur les actions Locindus, ouverte le 12 janvier prochain, arrivera à échéance dans une semaine exactement, le 15 février 2007. Son prix est de 37 euros par action en circulation.
François Drouin, Président du Directoire du CFF, revient pour nous sur les motifs et objectifs de l'opération.
Cercle Finance: Que souhaiteriez-vous dire aux actionnaires de Locindus qui pourraient encore hésiter à souscrire à votre OPA ?
François Drouin: Il faut se souvenir que lorsque nous avons déposé notre projet, le cours de l'action Locindus baissait depuis un certain temps déjà, quand bon nombre d'autres valeurs de l'immobilier, elles, montaient. Notre offre est donc une bonne affaire pour les détenteurs de titres Locindus, à qui nous permettons, avec un prix unitaire de 37 euros, de réaliser une prime de 12 % par rapport au dernier cours côté.
Nous engageons d'autant plus le petit porteur à apporter ses titres à l'offre que nous projetons de céder dans les plus brefs délais le contrôle de SIIC Invest, la filiale foncière de Locindus. Un accord a déjà été passé à cet effet avec Icade. Or, SIIC Invest représente une source de revenus pour Locindus, à qui elle a longtemps permis de distribuer des dividendes récurrents, réguliers et importants à ses actionnaires.
Le détenteur de titres qui ferait le choix de ne pas les apporter à l'offre doit donc savoir qu'il prend le risque, en prenant cette décision, de recevoir moins de dividendes, du simple fait de la privation de ressource qu'entraînera la cession du contrôle de SIIC Invest.
CF: Pourquoi ne pas conserver SIIC Invest ?
FD: Simplement, parce que notre priorité reste le financement de l'immobilier et que nous ne sommes pas intéressés par le contrôle d'une foncière dans ce cadre.
Ce qui nous a séduits dans Locindus, ce sont ses activités de crédit-bail immobilier et de financement de prêt, pas celles de détention de propriété. Celles-ci sont regroupées dans SIIC Invest dont le contrôle sera cédé à Icade.
CF: Pour revenir aux motifs de l'opération, on peut lire dans la note d'information que vous avez publiée sur l'offre que ' l'adossement des activités de Locindus à un établissement financier actionnaire de référence permettra d'apporter à la société un cadre de gestion et de pilotage renforcé notamment via la sécurisation et la pérennité de ses systèmes de notation interne, financière et immobilière, ainsi que de ses outils de pilotage des risques opérationnels et une optimisation de la politique de refinancement la société '.
FD: Si l'OPA réussit, nous serons en mesure de refinancer la société comme nous refinançons nos propres filiales, dans des conditions qui seront meilleures qu'à l'heure actuelle, et qui, de fait, consolideront la société.
CF: Et du point de vue du Crédit Foncier, quel est l'intérêt stratégique de l'opération ?
FD: Il est double. Locindus est très présent auprès des centres commerciaux, moyennes et grandes surfaces, quand le Crédit Foncier, lui, est plus investi dans les bureaux, les usines, les ateliers etc. L'intérêt stratégique est donc non seulement de conforter notre rôle de crédit bailleur, mais également de nous diversifier sur ces nouveaux marchés auxquels Locindus nous donne accès.
En adossant Locindus à Cicobail, le pôle de Crédit Bail immobilier du Groupe Caisse d'Epargne dont le Crédit Foncier est l'opérateur et le gestionnaire, en utilisant la marque Locindus ainsi que les équipes et les savoir-faire de la société, nous devrions gagner des parts de marché et passer de la troisième à la deuxième place de ce secteur en France, derrière Unicomi, le pôle du Crédit Agricole/Crédit Lyonnais.
CF: Votre offre porte sur l'intégralité des actions Locindus en circulation. Vous êtes déjà assurés du contrôle de 26,8 % du capital de la société, l'offre ayant été recommandée à l'unanimité par ses actionnaires historiques. Pourriez-vous éventuellement envisager de maintenir la cotation de Locindus ?
FD: Vous savez, il est assez rare qu'une OPA attire 100 % des actions en circulation. Si jamais nous n'obtenions le contrôle que de 50 ou 70 % du capital de la société, et bien celle-ci resterait cotée en Bourse, mais, et c'est encore un élément important que les actionnaires de la société doivent prendre en compte, avec une liquidité très fortement réduite.
Nous ne sommes pas pressés. Ce que nous recherchons en priorité, c'est un renforcement de notre pôle de crédit-bail immobilier, que nous souhaitons rendre le plus performant possible.
Propos recueillis par Emmanuel Salbayre.
Copyright (c) 2007 CercleFinance.com. Tous droits réservés.
Recevez toutes les infos sur LOCINDUS en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email