MONTERREY/ZURICH (Reuters) - Les autorités européennes de la concurrence ont lancé une enquête sur plusieurs grands groupes cimentiers mondiaux comme le français Lafarge, le mexicain Cemex, le suisse Holcim ou l'allemand HeidelbergCement.
L'annonce a d'abord été rendue publique par les sociétés concernées puis confirmée par la Commission européenne.
La Commission indique dans un communiqué avoir "des raisons de croire" que les sociétés concernées ont contrevenu à règles du droit européen de la concurrence qui interdit la constitution de cartel et les abus de position dominantes.
Les perquisitions ont été menées mardi et mercredi.
Lafarge et Cemex avaient déclaré séparément mardi faire l'objet de cette enquête, sans en préciser les raisons.
Cemex a indiqué que "des représentants de l'Union européenne avaient visité leurs bureaux allemands et britanniques et démarré une enquête."
Holcim a indiqué mercredi que ses locaux avaient fait l'objet de perquisitions en France, Belgique, Allemagne et au Royaume-Uni.
L'allemand HeidelbergCement a lui annoncé mercredi que ses bureaux avaient fait l'objet de perquisitions en Allemagne, au Royaume-Uni et au Benelux dans le cadre d'une enquête de la Commission européenne, l'autorité de l'UE en charge de la concurrence.
Le groupe ne donne pas d'explications à ces perquisitions.
Le groupe allemand de matériaux de construction Dyckerhoff a lui aussi déclaré mardi avoir été perquisitionné mais se dit persuadé de ne pas avoir enfreint les règles de la concurrence.
En 1994, la Commission européenne avait condamné à une amende plusieurs cimentiers, dont Lafarge, estimant qu'ils s'étaient comportés en cartel, se partageant le marché du ciment et partageant leurs informations.
Cemex, actuellement numéro trois mondial du ciment derrière Lafarge et Holcim, avait à l'époque été condamné à travers une filiale espagnole rachetée en 1992.
DES MARCHÉS DIFFICILES
Pour Cemex, qui dispose à présent d'activités étoffées en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Europe de l'Est au terme notamment d'une vague d'acquisitions, cette enquête s'ajoute à d'autres mauvaises nouvelles annoncées cette année.
Le groupe, longtemps prisé par les investisseurs pour sa croissance mondiale rapide, est confronté, comme les autres acteurs du secteur, à une baisse de ses volumes dans ses marchés principaux, les Etats-Unis et l'Europe.
Cemex doit aussi faire face à 16,4 milliards de dollars de dette et à une chute de 60% de son cours de Bourse depuis le début de l'année.
Le président vénézuélien Hugo Chavez a décidé parallèlement une prise de contrôle en août dernier des actifs de Cemex au Venezuela et rejeté la demande du groupe d'une indemnisation de 1,3 milliard de dollars. Les négociations se poursuivent sur le dossier.
Cemex a par ailleurs annoncé mardi qu'il envisageait d'arrêter la production de son usine britannique de Barrington, ce qui pourrait se traduire par 87 suppressions d'emplois, en raison, selon le groupe, du climat économique actuel difficile.
Le titre Lafarge cède 0,81% à 53,80 euros vers 9h45 GMT à la Bourse de Paris et Holcim 0,99% à 65,05 francs suisses à Zurich. HeidelbergCement prend lui 1,55% à 58,39 euros à la Bourse de Francfort.
Robin Emmott et Katie Reid, version française Stanislas Dembinski, Nicolas Delame et Danielle Rouquié
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