par Noëlle Mennella
PARIS (Reuters) - Ipsen a pour priorité de se développer en Amérique du Nord en 2008, principalement grâce à des partenariats, mais veut aussi améliorer ses positions dans les pays émergents, a déclaré Jean-Luc Bélingard, P-DG du laboratoire pharmaceutique.
"La priorité pour 2008 c'est le développement en Amérique du Nord et on y travaille très intensément. Nous regardons toutes les options pour nous développer à l'international principalement via des partenariats", a-t-il précisé lors d'une interview téléphonique accordée à Reuters.
Mais le président a aussi observé que l'internationalisation du groupe familial, spécialisé dans l'oncologie, l'endocrinologie et les désordres neuromusculaires, était "déjà un fait d'entreprise" puisqu'Ipsen crée "une nouvelle filiale par an et peut-être plus".
Il a précisé qu'Ipsen détenait dans son portefeuille de médicaments plusieurs produits en phase d'approche du marché américain dont la Somatuline (endocrinologie), l'Increlex (retard de croissance) et le Dysport (dystonie cervicale).
Dans ce contexte, le P-DG a affirmé qu'en 2008 et au delà, le groupe devrait enregistrer, comme en 2007, une croissance à deux chiffres de ses ventes réalisées hors de France.
Aux analystes qui estiment que la taille d'Ipsen limite son développement, Jean-Luc Bélingard répond que dans la pharmacie, "la notion de taille n'a rien à voir avec le succès" car "ce qui compte, c'est l'innovation".
UN POSSIBLE BLOCKBUSTER DANS LE PIPELINE
En 2007, Ipsen a consacré près de 20% de son chiffre d'affaires à la recherche et développement, contre 15% en moyenne dans le secteur, et le groupe entend poursuivre cet effort en accordant à ce poste 19 à 21% de ses ventes.
Le plus prometteur des produits est sans conteste le GLP1, molécule antidiabétique dont les droits ont été rachetés par Roche et qui pourrait entrer en phase III prochainement. Son potentiel est celui d'un blockbuster, c'est à dire capable de réaliser plus d'un milliard d'euro de chiffre d'affaires par an.
"L'éventuelle entrée en phase III de produits issus de la recherche d'Ipsen serait un événement. Le GLP1 pourrait être un blockbuster. Il a un énorme potentiel. Il pourrait nous transformer en termes de structure financière", a commenté Jean-Luc Bélingard.
Il affirme avoir en perspective le lancement "d'un nombre non négligeables de molécules dans les 3 à 4 années à venir", en soulignant "l'approche originale" de son groupe pour développer ses programmes.
Ainsi, s'agissant du Dysport, le groupe a délégué au groupe américain Medicis le droit de développer le produit en médecine esthétique ce qui, souligne Jean-Luc Bélingard, "permet un flux de milestones et de royalties très riches". De son côté, le groupe a conservé la toxine botulique destinée à la médecine thérapeutique.
Par ailleurs Ipsen a concédé à Tercica les droits de développement et de commercialisation de Somatuline aux Etats-Unis et au Canada en échange d'une participation de 25% dans le capital de la société de biotechnologie américaine spécialisée dans l'endocrinologie.
"Nous allons voir ce que nous allons faire pour Dysport et OBI-1 (hémophilie). Nous annoncerons cela avant la fin de l'année et il n'est pas exclu que l'on soit en situation d'annoncer des approches assez intéressantes", a indiqué Jean-Luc Bélingard.
PAS DE CHANGEMENT DE L'ACTIONNARIAT EN VUE
Dans ce contexte, Ipsen s'estime capable d'affronter la baisse des prix des médicaments - même si en 2007 l'effet prix a eu un impact négatif de deux points sur ses ventes - et le durcissement de la réglementation en matière d'enregistrement des nouveaux médicaments.
"Nous avons d'une part la chance d'avoir un pipeline qui est riche et d'autre part, conscient de cette réalité technico-réglementaire, nous avons investi très en amont pour faire en sorte que tant du point de vue de la qualité et de l'exhaustivité, nos dossiers soient de très bon niveau", explique le président.
Enfin, à la question de savoir si le capital du groupe pouvait évoluer, Jean-Luc Bélingard a observé que la famille Beaufour, qui détient 73% du capital de l'entreprise, avait toujours soutenu la direction du groupe.
"On a un actionnariat extrêmement supportif et stable et il n'y a pas de raison que cela change", a ajouté le président.
En 2007, Ipsen a accru ses ventes de 6,8% à 920,5 millions d'euros, tandis que son bénéfice opérationnel a augmenté de 11,6% à 208,9 millions et son bénéfice net de 4,6% à 150,6 millions.
Pour 2008, le groupe a dit prévoir une croissance de ses ventes à taux de change constant comprise entre 6,5% et 7,5% et une marge opérationnelle publiée, en pourcentage de chiffre d'affaires, comprise entre 22% et 23%.
Coté en Bourse depuis octobre 2005, l'action Ipsen gagnait 3,55% vers 15h00 quand l'indice sectoriel européen perdait 0,58%.
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