(BFM Bourse) - Les deux sociétés voient leurs cours plonger ce vendredi 25 avril. Selon un analyste, la baisse aurait été provoquée par des informations de presse qui rapportent que les autorités brésiliennes songeraient à privilégier un système de paiement de la banque centrale pour le marché des titres restaurants et alimentaires.

Une nouvelle fois les groupes de titres restaurant Edenred et Pluxee sont chamboulés à la Bourse de Paris. Vers 13h, ce vendredi 25 avril, l'action Edenred décroche de 13% et celle de Pluxee de 8,3%, les deux sociétés accusant deux des plus fortes baisses de l'indice SBF 120.

Ce retournement a été soudain, vers 10h30-11h, et est survenu alors qu'aucune des deux entreprises n'a livré d'informations critiques.

Selon un analyste, ces chutes brutales seraient dues à des information parues dans la presse brésilienne au sujet de la réglementation nationale.

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Des débats complexes

Au Brésil, une réforme au sujet de l'"interopérabilité" et la "portabilité" est en discussion depuis plusieurs années, avec pour vocation de renforcer, in fine, la concurrence.

Pour simplifier, l'idée serait de permettre à un potentiel nouvel entrant sur le marché des titres restaurant et alimentaires de bénéficier des réseaux des acteurs déjà établis. En clair, ses titres seraient acceptés chez les commerçants qui acceptent déjà les systèmes de ses concurrents.

L'article de presse en question suggère une autre possibilité, plus radicale, selon l'analyste précédemment cité. Il s'agirait de ne plus utiliser le système actuel pour transférer les fonds des titres restaurant et alimentaires sur les comptes des Brésiliens, mais à adopter le système de paiement de la banque centrale du Brésil, appelé "Pix".

In fine, "cela reviendrait à se passer tout simplement des émetteurs" de titres restaurant, résume l'analyste.

Outre le fait qu'il ne s'agirait à l'heure actuelle que de simples discussions, ce spécialiste de marché souligne plusieurs limites à ce dispositif. Tout d'abord, un tel dispositif ne fléchirait plus l'argent versé aux Brésiliens vers des dépenses alimentaires. Ce qui risquerait de renforcer les dépenses des Brésiliens vers l'économie parallèle.

Une marché important

Rappelons que la compétence des groupes comme Edenred et Pluxee est justement de "flécher" l'argent, c'est-à-dire de mettre en place des systèmes de paiements avec de nombreuses conditions et limites (week-end, montant, nature de la dépense).

Ensuite, l'analyste explique que la banque centrale du Brésil aurait également déclaré qu'elle ne souhaitait pas agir comme superviseur, et "filtrer" ainsi les paiements, dans le cas où une telle solution serait mise en place.

Contacté par BFM Bourse, Edenred a confirmé que la baisse de son cours semblait liée aux discussions en cours sur l'évolution du PAT (programme d'alimentation du travailleur) au Brésil et a souligné que le sujet avait déjà été évoqué précédemment dans des articles de presse de février.

Des porte-parole de Pluxee n'étaient, de leur côté, pas disponibles dans l'immédiat pour apporter des commentaires.

Le Brésil constitue le plus important marché au monde pour les "avantages aux salariés", c'est-à-dire les titres restaurant, alimentaires ou encore les titres cadeaux.

Edenred ne dévoile pas son exposition directe à cette région, mais l'Amérique latine représentait 30% de ses revenus opérationnels en 2024 et le Brésil se taille la part du lion dans cette zone. Barclays évaluait, dans une récente note, à 18% l'exposition du groupe au Brésil sur la base là encore du chiffre d'affaires opérationnel. Les seuls titres restaurant et alimentaire au Brésil représenteraient environ 9% de ce même chiffre d'affaires, selon Barclays. Chez Pluxee, l'Amérique latine représente un peu moins de 40% des revenus