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Dexia : Dexia renflouée par des fonds publics

mardi 30 septembre 2008 à 15h17
BFM Bourse

par Yann Le Guernigou et Philip Blenkinsop

PARIS/BRUXELLES (Reuters) - La France, la Belgique et le Luxembourg ont volé mardi au secours de la banque franco-belge Dexia, qui va bénéficier d'une augmentation de capital de 6,4 milliards d'euros en bonne partie sous forme de fonds publics.

L'annonce en a été faite par le gouvernement belge à l'issue d'une nuit de négociations et au lendemain d'une chute de 28,5% de l'action du leader mondial du financement des collectivités locales, dernière victime en date de la crise de confiance des marchés.

L'administrateur délégué de Dexia, Axel Miller, qui avait répété à plusieurs reprises que la banque n'avait pas besoin de renforcer ses fonds propres, a présenté sa démission tout comme le président du conseil d'administration Pierre Richard, un des fondateurs du groupe.

Les Etats belge et français contribueront chacun pour un milliard d'euros à la levée de fonds et le Luxembourg investira 376 millions d'euros en souscrivant des obligations convertibles émises par la filiale de Dexia au grand duché.

S'y ajouteront un milliard apportés par les trois régions belges, deux milliards par la CDC, le bras armé financier de l'Etat français, et un milliard par les grands actionnaires belges existants.

A Paris, le président Nicolas Sarkozy a réuni tôt mardi matin (5h00) le Premier ministre, la ministre de l'Economie, le gouverneur de la Banque de France et le directeur du Trésor pour discuter du dossier.

La décision de venir au secours de la banque franco-belge "a été prise pour garantir la continuité du financement des collectivités locales françaises", dont Dexia Crédit Local est le principal prêteur (avec une part de marché supérieure à 40% et un encours de crédits de 73,8 milliards d'euros), a indiqué l'Elysée dans un communiqué.

FORTE DILUTION

Elle contribue en outre "à la sécurité et à la stabilité des systèmes financiers français et européen, conformément aux engagements du président de la République", a-t-elle ajouté.

Il s'agit du deuxième sauvetage de banque qui mobilise le gouvernement belge en l'espace de trois jours, après celui ce week-end de Fortis, un autre fleuron du pays, sur fond d'exacerbation de la crise financière.

Le prix de l'augmentation de capital a été fixé à 9,90 euros par action, soit la moyenne des cours de clôture de l'action Dexia au cours des trente derniers jours. Elle avait fini la journée de lundi à 7,20 euros.

Le fait que l'opération ait été souscrite directement par les Etats et les grands actionnaires a permis à d'éviter de recourir à une décote massive pour attirer des investisseurs plus que craintifs. La création de quelque 606 millions d'actions nouvelles provoquera néanmoins une forte dilution pour les actionnaires minoritaires.

La Bourse a pourtant salué la nouvelle avec un rebond de l'action, encouragée par l'espoir que le plan de sauvetage du système financier américain, rejeté lundi par la Chambre des représentants, passera quand même l'écueil du Congrès après quelques amendements. Vers 14h55, elle regagnait 8,44% à 7,808 euros.

Sur les marchés du crédit, la prime de risque (CDS) de Dexia s'est rétrécie de 30 points de base pour revenir autour de 500, ce qui signifie qu'il en coûte 500.000 euros pour protéger 10 millions d'euros de dette Dexia contre le risque de défaut. Elle reste néanmoins parmi les plus élevées des banques européennes.

FRAGILISÉE PAR FSA

Même si son premier métier, le financement des collectivités locales, est considéré comme particulièrement sûr, Dexia est fragilisée depuis le début de l'année par sa filiale américaine FSA, spécialisée dans le rehaussement de crédit.

Acteur de premier plan d'un secteur frappé de plein fouet par la crise des marchés du crédit, celle-ci a accumulé près d'un milliard de dollars de pertes sur les trois derniers trimestres et a nécessité des injections de capital pour préserver la notation AAA nécessaire à son activité.

Dexia a annoncé mardi des mesures pour limiter la casse, indiquant notamment qu'il n'assumerait "en aucun cas" plus de 500 millions de dollars de pertes chez la filiale de gestion de produits financiers de FSA.

Née en 1996 du rapprochement du Crédit communal de Belgique et du Crédit local de France, la banque a une gouvernance qui prévoit un strict équilibre franco-belge au niveau du conseil d'administration et stipule que le président de celui-ci, actuellement le Français Pierre Richard, est d'une nationalité différente de l'administrateur délégué (le Belge Axel Miller).

Mais les grands actionnaires belges, au nombre desquels figurent les municipalités du pays, jouissaient jusqu'ici d'un poids plus important (40,2%) que les français (11,7% pour le groupe CDC) et ont eu une influence déterminante sur certaines grandes décisions stratégiques du groupe comme le rejet de pourparlers de rapprochement avec la banque italienne Sanpaolo IMI fin 2004.

L'augmentation de capital annoncée mardi devrait changer la donne car elle aura pour conséquence de donner à l'ensemble Etat français-CDC un peu plus de 25% du capital de Dexia, un seuil "qui représente en droit belge la minorité de blocage", s'est empressé de souligner l'Elysée.

Edité par Jacques Poznanski

Copyright (C) 2007-2008 Reuters

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