par Matthieu Protard
PARIS (Reuters) - L'action Dexia s'adjuge lundi près de 6% à la Bourse de Bruxelles après avoir annoncé vendredi soir un accord avec la Commission européenne sur son plan de restructuration.
Les analystes estiment que l'accord trouvé avec les services de la concurrence de la Commission européenne écarte la menace d'un démantèlement de la banque franco-belge sauvée de la faillite en 2008 et qu'il permet au groupe de conserver certains actifs jugés importants comme sa filiale turque Denizbank.
Vers 11h30, l'action de Dexia gagnait encore 6,09% à 4,28 euros après avoir bondi de près de 10% en milieu de matinée. Le titre surperforme l'indice sectoriel DJ Stoxx en hausse de seulement 0,22% au même moment.
L'intermédiaire financier Oddo Securities a relevé sa recommandation sur la valeur à "accumuler" contre "alléger" précédemment en s'appuyant sur le fait que l'hypothèse d'un démantèlement est écartée.
Le courtier parle d'une "bonne nouvelle dans la mesure où le groupe disposera de temps pour réduire la taille de son portefeuille obligataire, évitant de cristalliser aujourd'hui les moins values latentes sur ce portefeuille".
Dans sa note de recherche, Jean-Pierre Lambert, analyste chez KBW, relève que l'accord avec la Commission ne contraint pas Dexia à vendre Denizbank et qu'il lui permet aussi de conserver ses activités de gestion d'actifs, d'assurance et de services aux investisseurs.
En contrepartie de son sauvetage par les Etats belge, français et luxembourgeois en septembre 2008, au plus fort de la crise financière, Dexia s'est engagé auprès de Bruxelles à réduire de 35% la taille de son bilan d'ici 2014.
L'établissement, qui entend recentrer ses activités sur la banque de détail et le financement des collectivités territoriales en France et en Belgique, va céder ses filiales en Italie, en Espagne et en Slovaquie ainsi que ses activités d'assurance en Turquie.
PARIS SE FÉLICITE DE L'ACCORD
Recapitalisée à hauteur de 6,4 milliards d'euros en septembre 2008, Dexia bénéficiait depuis cette date de garanties publiques pour ses besoins de financement.
La France - qui avait apporté en 2008 trois milliards d'euros lors du sauvetage, dont deux milliards apporté de la Caisse des dépôts - s'est félicitée lundi de l'accord conclu avec Bruxelles.
"Cet accord (...) sera rapidement soumis au collège des commissaires", a fait savoir la ministre de l'Economie Christine Lagarde, dans un communiqué.
L'accord de principe trouvé vendredi avec les services de la concurrence de la Commission dirigés par Neelie Kroes doit encore être formellement approuvé par la nouvelle Commission Barroso qui prendra ses fonctions mardi.
La Caisse des dépôts, premier actionnaire de Dexia avec 17,61% du capital, avait manifesté son opposition à un démantèlement de Dexia et souhaité une décision rapide de Bruxelles qui enquêtait depuis un an sur les aides et les garanties publiques accordées à la banque.
Edité par Jean-Michel Bélot et Dominique Rodriguez
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