par Yann Le Guernigou

PARIS (Reuters) - Dexia déclare qu'il continue d'évaluer une réponse à la crise financière et que son conseil d'administration doit en discuter à nouveau en fin de journée après l'avoir déjà fait la veille à la lumière des événements du week-end.

Mais le groupe bancaire franco-belge s'est refusé à tout commentaire sur une information du Figaro selon laquelle il lancerait prochainement une augmentation de capital "afin de "reconstituer ses fonds propres et rassurer les marchés".

Un porte-parole a réitéré que la situation de liquidité de Dexia était "tout à fait saine" et que les événements récents autour de son concurrent Fortis, dont les gouvernements du Benelux ont décidé dimanche soir la privatisation partielle, n'avaient aucun impact sur celle-ci.

L'information du Figaro a fait dévisser le cours de Bourse de Dexia, qui accusait une baisse de 23% à 7,04 euros vers 11h30 après avoir touché 6,62 euros, un plus bas depuis la création du groupe à la fin des années 1990.

"Le conseil a fait un point d'étape hier par téléphone à la lumière de ce qui se passait sur Fortis. Un autre est prévu (lundi) en fin de journée après les annonces faites hier soir sur Fortis et le plan Paulson", a dit le porte-parole.

FRAGILISÉ PAR FSA

"Avec l'accélération de la crise financière ces deux dernières semaines, Dexia suit la situation de près. Dans ce cadre, le management et le conseil continuent à évaluer quelle va être la réponse du groupe", a-t-il ajouté.

Leader mondial du financement des collectivités locales, Dexia est fragilisé depuis le début de la crise par les difficultés de FSA, sa filiale américaine spécialisée dans le rehaussement de crédit qui a accumulé près d'un milliard de dollars de pertes sur les trois derniers trimestres.

La banque affichait à fin juin un ratio de fonds propres Tier One de 11,4%, soit plus que l'objectif cible de 10,5% qu'elle s'est engagée à tenir.

Elle a annoncé la semaine passée qu'elle tablait sur des pertes d'environ 350 millions d'euros liées à son exposition sur Lehman Brothers, la banque d'investissement américaine qui vient de déposer son bilan.

Oddo Securities a abaissé son objectif de cours sur Dexia de 11,50 à 7,00 euros, estimant qu'après le sauvetage de Fortis et celui lundi de la banque allemande Hypo Real Estate, la maison mère de Depfa - un concurrent de Dexia -, il était "de plus en plus probable" que le groupe franco-belge augmente son capital.

Les grands actionnaires de Dexia, les belges Arcofin, Holding Communal et Ethias ainsi que la Caisse des dépôts française (et sa filiale CNP, détiennent 51,9% de son capital et sont tous représentés au sein de son conseil d'administration.

Yann Le Guernigou, édité par Jacques Poznanski

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