(BFM Bourse) - L'action du producteur du Rafale progresse nettement alors que le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a annoncé que l'Indonésie avait signé une lettre d'intention incluant notamment des Rafale supplémentaires. Thales, dont les équipements représentent entre 20% et 25% de la valeur de l'avion de chasse, avance aussi.
Une nouvelle fois, les deux grands groupes de défense de la Bourse de Paris animent la séance, ce mercredi 28 mai. Dassault Aviation s'adjuge 4,1% en fin de matinée tandis que Thales signe la plus forte hausse du CAC 40 en prenant 2,3%.
Les deux sociétés sont portées par l'annonce du ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Ce dernier a indiqué sur X que l'Indonésie avait signé une lettre d'intention pour acheter plusieurs équipements militaires, dont des Rafale supplémentaires. Djakarta avait déjà commandé 42 unités de l'avion de chasse de Dassault Aviation, des commandes qui sont entrées en vigueur en trois temps.
Si Sébastien Lecornu n'a pas donné d'indications sur le nombre d'exemplaires additionnels voulus par Djakarta, La Tribune évoque, sur la base de sources "concordantes", une douzaine d'avions.
Contacté par BFM Bourse, Dassault Aviation n'a pas apporté de commentaires dans l'immédiat.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Une victoire pour la "team Rafale"
Outre le Rafale, la lettre d'intention porte sur des frégates légères et des sous-marins Scorpène conçus par Naval Group, ainsi que des canons Caesar de KNDS.
Une lettre d'intention ne constitue pas un contrat à proprement parler, plutôt un prélude. Mais elle marque une décision politique, qui est ensuite suivie de négociations et de discussions entre les industriels.
Selon les pays, l'entrée en vigueur du contrat après l'annonce politique peut prendre un certain temps. Le 14 juillet 2023, le Premier ministre indien Narendra Modi avait ainsi annoncé que le Rafale avait été retenu pour équiper la marine du pays, avec 26 unités en commandes. Ce contrat est entré en vigueur près de deux ans plus tard, fin avril 2025, à la suite d'un accord intergouvernemental.
Il n'est reste pas moins que l'annonce demeure une bonne nouvelle pour Dassault Aviation. Jefferies évoque un potentiel "élément très positif pour la team Rafale".
"Ceci est particulièrement vrai pour Dassault Aviation qui est responsable d'environ 60% de la valeur du Rafale" ainsi que Thales, dont les équipements représentent 20% à 25% de la valeur "et qui est également un fournisseur clé des sous-marins Scorpène, tout en détenant une participation de 35% dans son fabricant Naval Group", explique la banque.
"Safran bénéficierait également de la commande de Rafale, bien qu'avec environ 20 % de la valeur de l'avion, cela représenterait un vent moins porteur que pour les autres. Pour tous, une commande confirmée en 2025 stimulerait le flux de trésorerie par le biais d'acomptes (probablement environ 20% de la valeur de la commande)", poursuit Jefferies.
Stars de la Bourse
Depuis le début de l'année, Thales et Dassault Aviation grimpent respectivement de 97,3% et 63,3% à la Bourse de Paris. Les deux titres ont bénéficié de la ruée des investisseurs vers les groupes de défense européens, cette année. En témoigne la performance de l'allemand Rheinmetall (+213%), qui fournit notamment des blindés à l'armée allemande.
Depuis le début de l'année, les dirigeants européens ont multiplié les annonces visant à réarmer l'Europe, l'Allemagne en tête.
Au vu des déclarations parfois provocatrices de l'administration américaine sur l'engagement des États-Unis au sein de l'Otan (Organisation du traité de l'Atlantique du Nord), les Européens ont compris qu'ils devraient davantage compter sur eux-mêmes et moins sur les États-Unis pour assurer leur sécurité. À l'heure actuelle, les États-Unis représentent environ 70% des dépenses de l'Otan, selon le bureau d'études indépendant Alphavalue.
Un réveil brutal s'est ainsi opéré. "L'Europe a clairement changé de paradigme en matière de dépenses de défense. Ce changement a été déclenché par le risque que les États-Unis retirent leur soutien à l'Ukraine dans la guerre en cours et par le sentiment que la protection qu'ils accordent à l'Europe est menacée, en particulier dans le contexte d'un conflit potentiel avec la Russie", expliquait en mars Jefferies.
Recevez toutes les infos sur DASSAULT AVIATION en temps réel :
Par « push » sur votre mobile grâce à l’application BFM Bourse
Par email