PARIS (Reuters) - Le Crédit agricole a une nouvelle fois exclu mardi toute opération de fusion majeure mais s'est dit ouvert à des opérations de rapprochement dans certains métiers financiers pour atteindre une taille critique nécessaire.
"L'évolution de notre secteur passera moins par des grandes fusions que par des concentrations dans nos différentes activités pour atteindre la taille critique dans les métiers les plus industrialisés", a déclaré René Carron, le président de Crédit agricole SA, lors de l'assemblée générale des actionnaires de la banque.
Le président du véhicule coté de la Banque verte, premier réseau bancaire français, a ainsi cité en exemple l'accord signé en janvier dernier avec la Société générale pour fusionner leurs activités de gestion d'actifs dans une entreprise commune.
Cette co-entreprise sera détenue à 70% par le Crédit agricole et à 30% par la Socgen.
Jean-Paul Chifflet, le secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit agricole, a de son côté redit qu'au-delà de l'accord conclu dans la gestion, la banque n'envisageait pas une fusion globale avec la Société générale.
Devant les actionnaires, les dirigeants de la banque ont réaffirmé que la banque, qui a renoué avec les bénéfices au premier trimestre de l'année avec un résultat net positif de 202 millions d'euros, ne solliciterait pas la deuxième tranche d'aide de l'Etat français au secteur bancaire.
Le Crédit agricole, qui avait accusé une perte nette de 309 millions d'euros au quatrième trimestre 2008, avait reçu en décembre 3 milliards d'euros d'aide du gouvernement français sous la forme de titres de dette hybride.
"Le Crédit agricole est aujourd'hui la banque française cotée qui a le moins sollicité l'aide de l'Etat", s'est félicité Georges Pauget, le directeur général du Crédit agricole.
Il a toutefois exclu de rembourser la première aide de l'Etat avant que n'apparaissent les premiers signes de sortie de crise.
LA BANQUE "A CONSERVÉ SON INDÉPENDANCE" SELON CARRON
Le ratio de solvabilité financière "Tier One" de la banque s'élevait à 8,8% à fin mars.
"C'est grâce à cette solidité que nous n'avons pas eu besoin de faire appel à la deuxième tranche d'aide de l'Etat. C'est aussi parce que nous sommes solides que nous avons conservé notre indépendance", a de son côté souligné René Carron.
Si la direction du Crédit agricole a reconnu devant ses actionnaires avoir commis des erreurs, notamment dans ses activités de banque de financement et d'investissement, elle estime avoir identifié les actifs à risques de la banque et écarte de mauvaises surprises pour l'avenir.
"Avons-nous encore des cadavres dans les placards ? Ma réponse est clairement non", a assuré Georges Pauget.
Vers 13h, le titre Crédit agricole SA gagnait 2,14% à 10,96 euros.
Matthieu Protard, édité par Benjamin Mallet
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