par Cyril Altmeyer et Sudip Kar-Gupta
PARIS (Reuters) - Critiqués en interne pour leur gestion de la crise mondiale des crédits subprime, le président et le directeur général de Crédit agricole SA (Casa) pourraient présenter leur démission, écrit vendredi Le Monde.
Georges Pauget, le directeur général de Casa, la structure cotée de la "banque verte", pourrait remettre son mandat en jeu lors d'un conseil d'administration qui doit se réunir mardi 15 juillet et son départ pourrait entraîner celui du président René Carron, précise le quotidien daté de samedi.
Une porte-parole de la première banque de dépôt française s'est refusée vendredi à tout commentaire sur l'article du journal. Elle a confirmé cependant la tenue d'un conseil d'administration mardi 15 juillet, mais sans préciser son ordre du jour.
L'action Crédit agricole, un temps réservée à la baisse, chute de 7,02% à 11,92 euros vers 13h10 après un plus bas de 11,65 euros, sous-performant le CAC-40 (-2,2%) et l'indice DJ Stoxx des bancaires (-2,3%).
Plusieurs analystes et traders mettent en avant le risque de nouvelles dépréciations d'actifs pour expliquer la chute du titre.
"Le manque de visibilité sur l'avenir du management et sur les montants en jeu entraîne un fort courant de ventes", a souligné Alexandre Iatridès, gérant chez Richelieu Finance.
"Et si Crédit agricole annonçait une nouvelle salve de dépréciations, le risque serait que les autres banques suivent", observe-t-il. "Dans un marché volatile comme celui-là, la sanction est immédiate".
Société générale perd 4,11% et BNP Paribas 2,41%.
Pour Pierre Flabbee, analyste chez Landsbanki Kepler Equities, la baisse du titre est injustifiée, mais il souligne l'ampleur de la pression qui pèse sur la direction du Crédit agricole.
"Je ne suis pas surpris par cette information", a observé de son côté Brice Vandamme, analyste chez Deutsche Bank à Londres. "Elle reflète les problèmes de gouvernance au sein du Crédit agricole".
CALYON DANS LA TOURMENTE DES SUBPRIMES
Georges Pauget, dont la Fédération bancaire française (FBF) a annoncé mardi la nomination à sa présidence à partir de septembre, à la suite de Daniel Bouton, le président de la Société Générale, a dû gérer les conséquences de la crise des crédits immobiliers subprimes, qui ont entraîné des dépréciations d'actifs dans les banques à travers le monde.
Le Crédit agricole a évincé en mai Marc Litzler, patron de Calyon, sa banque de financement et d'investissement.
Dans le rouge à hauteur de 1,9 milliard d'euros au dernier trimestre 2007, Calyon a accusé une nouvelle perte de 795 millions d'euros au premier trimestre sous le coup de 1,2 milliard de nouvelles dépréciations liées à la crise des marchés du crédit mais aussi de pertes dans des activités comme les dérivés actions. Le bénéfice net du Crédit agricole a chuté de 66% sur la période.
Crédit agricole SA a dû mener en juin une d'augmentation de capital de 5,9 milliards d'euros, qui a été sursouscrite, avec un prix de souscription de 10,60 euros, jugé particulièrement faible, voire bradé, par les analystes financiers.
Souscieuse de conforter sa solvabilité financière, elle a également annoncé pour cinq milliards d'euros de cessions d'actifs.
Le Crédit agricole a régulièrement démenti des informations de presse faisant état de tensions avec les caisses régionales du Crédit agricole, principales actionnaires de Casa avec 54,1% du capital.
Selon Le Monde, elles reprochent à Georges Pauget "d'avoir poussé les feux sur les activités de marchés, aujourd'hui au coeur des turbulences".
Avec les contributions de Jessica Mead et Juliette Rouillon, édité par Jacques Poznanski Critiqués en interne pour sa gestion de la crise des crédits subprime, René Carron (à gauche), président, et Georges Pauget, directeur général de Crédit agricole SA (Casa), pourraient présenter leur démission, selon Le Monde daté de samedi. /Photo d'archives/REUTERS/Alessandro Garofalo
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