PARIS (Reuters) - Après des mois de rumeurs sur des tensions au sein de sa direction, Crédit agricole s'apprête à se doter d'un nouvel état-major qui devra mener le premier réseau bancaire français vers la sortie de crise.
Le conseil d'administration devrait désigner mardi un nouveau tandem à la tête de la banque, à l'occasion de la publication de ses résultats du troisième trimestre.
Jean-Paul Chifflet, secrétaire général de la Fédération nationale du Crédit agricole (FNCA), l'organe de représentation des caisses régionales de la banque, devrait succéder à Georges Pauget à la direction générale en 2010, selon une source au sein de la banque.
Le président de la banque, René Carron, dont le mandat expire en mai, devrait de son côté céder sa place à Jean-Marie Sander, actuel président de la FNCA, selon des informations de presse.
Ces nominations devraient achever une remise en ordre de marche du groupe, menée par l'actuelle direction depuis l'éclatement de la crise financière, qui avait contraint la banque à une augmentation de capital de 5,9 milliards d'euros en 2008 après des pertes dans les activités de marché.
Après de lourdes dépréciations, qui ont fait plonger les comptes de Calyon dans le rouge, le tandem Carron-Pauget a entamé l'an dernier la réorganisation des activités de banque de financement et d'investissement (BFI).
La banque a ainsi annoncé en septembre 2008 l'abandon de ses activités dans les dérivés de crédit, principale cause des dépréciations.
LA VALSE DES PATRONS DE BANQUE
Le Crédit agricole s'est aussi attelé à restructurer sa filiale grecque Emporiki, plombée par les pertes, avec l'objectif qu'elle renoue avec les bénéfices fin 2011.
Les pertes dans les activités de marché avaient provoqué une vive réaction des caisses régionales, actionnaires majoritaire de Crédit agricole SA avec 55,2% du capital, qui ont demandé à être mieux associées aux décisions stratégiques.
La désignation d'un nouveau tandem au Crédit agricole est une illustration supplémentaire des conséquences de la crise financière sur les états-majors des banques françaises.
Déjà déstabilisé par l'affaire Kerviel en janvier 2008, Daniel Bouton a fini par abandonner en avril dernier la présidence de la Société générale à Frédéric Oudéa, après le tollé provoqué par l'attribution de stock-options.
A la Caisse d'épargne, Charles Milhaud et Nicolas Mérindol, respectivement président et directeur général de la Caisse nationale des Caisses d'épargne, ont dû démissionner en octobre 2008 après une perte de trading de 750 millions d'euros essuyée par la banque.
A Natixis, filiale de BPCE, la banque née de la fusion des Caisses d'épargne et des Banques populaires, Dominique Ferrero a été écarté de la direction générale en mai 2009 pour être remplacé par Laurent Mignon.
Matthieu Protard, édité par Jean-Baptiste Vey
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