MILAN/PARIS (Reuters) - Le Crédit agricole cherche à obtenir un report supplémentaire de l'application des restrictions à sa participation dans Intesa Sanpaolo imposées par les autorités antitrust italiennes, a-t-on appris de source proche du dossier.

Les conditions édictées en 2006 par l'Antitrust, lorsqu'elle a donné son feu vert à la fusion qui a donné naissance à Intesa Sanpaolo, prévoyaient que le Crédit agricole ramène sa participation dans Intesa à 5% au maximum avant le 1er janvier 2008 et à moins de 2% cette année.

En échange d'un report de l'application de ces décisions, qui le conduiraient donc à réduire sa participation de 5,823%, le groupe français pourrait proposer de s'abstenir de toute intervention dans la gouvernance d'Intesa, première banque de détail d'Italie, a dit la source, qui a requis l'anonymat.

A Paris, le Crédit agricole s'est refusé à tout commentaire.

L'autorité antitrust a ouvert une enquête sur l'accord signé le mois dernier par la banque verte et l'assureur italien Generali au sujet de leurs participations respectives dans Intesa.

La participation détenue par le Crédit agricole lors de l'annonce de l'accord était de fait supérieure au plafond de 5% fixé par l'Antitrust il y a trois ans. Generali, de son côté, détient 5,07% d'Intesa.

"Ce qui est en discussion en ce moment, c'est la possibilité que le Crédit (agricole) obtienne de l'Antitrust un délai pour vendre sa part et la suspension de sa participation dans les instances actionnariales", a dit la source.

Le Crédit agricole entend obtenir que la réduction de sa participation ne soit pas une condition préalable, a-t-elle poursuivi, en raison de la chute des cours de Bourse liée à la crise.

"Quelques mois ne résoudraient pas le problème", a-t-elle dit.

Lors de l'ouverture de son enquête, l'autorité antitrust italienne a aussi expliqué que l'accord Agricole-Generali violait l'engagement pris par le groupe français de pas intervenir dans la gouvernance d'Intesa.

(Bureau de Milan, avec Sophie Taylor à Paris, version française Marc Angrand)

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