PARIS (Reuters) - René Carron, qui laisse mercredi sa place de président du Crédit agricole, défend son bilan à la tête de la banque française depuis 2003, en particulier son expansion internationale critiquée par les analystes à cause des difficultés de sa filiale grecque Emporiki.

Le Crédit agricole, qui tient son assemblée générale d'actionnaires et son conseil d'administration, va officialiser dans la journée la nomination de Jean-Marie Sander à la présidence de Crédit agricole SA, parachevant une recomposition de l'état-major de la banque après la crise financière.

Certains analystes attendent désormais de la nouvelle équipe dirigeante, emmenée aussi par le nouveau directeur général Jean-Paul Chifflet, qu'elle reprenne en main une stratégie de développement à l'international qu'ils jugent coûteuse.

"C'est vrai que nous avons acheté des entreprises à l'extérieur (de la France) à un moment où tout était cher", a expliqué René Carron sur Radio Classique. "Refaire l'histoire quand elle est écrite c'est toujours facile."

Interrogé plus spécifiquement sur Emporiki, il a rappelé qu'en 2006, au moment de l'acquisition de la banque grecque, le marché avait salué la transaction.

"A ce moment-là, tous les observateurs (...) écrivaient que c'était une bonne opération", a dit René Carron. "Aujourd'hui, évidemment, les choses sont inversées. La roue va tourner et demain, dans les métiers que nous connaissons bien, nous aurons une place intéressante pour notre développement futur."

Le plan d'austérité budgétaire imposé à la Grèce pour assainir ses finances publiques, et qui risque de pénaliser l'activité économique du pays, va contraindre le Crédit agricole à pousser plus loin la restructuration de sa filiale.

René Carron a aussi tenu à rappeler que l'acquisition du Crédit lyonnais début 2003 avait permis au groupe bancaire d'acquérir une envergure plus internationale face à ses concurrents.

"A mon sens, c'est la plus grosse opération financière qui a été réalisée en France puisque nous avons payé le Crédit lyonnais 20 milliards d'euros", a dit le président sortant de

CASA.

"C'est une opération qui a démontré au Crédit agricole qu'il pouvait jouer dans la cour des grands dans le domaine financier."

Matthieu Protard, édité par Dominique Rodriguez

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