(Cercle Finance) - Monsieur Bruno Poloniato, Directeur Financier du groupe Bénéteau, dévoile les perspectives du leader mondial de la voile, à l'occasion du Salon nautique de Paris 2006. Sur l'exercice 2005/2006 (clos le 31 août), Bénéteau a réalisé un résultat opérationnel de 104 millions d'euros sur la base d'un chiffre d'affaires de 826,2 millions d'euros. Son résultat net s'est inscrit à 71,6 millions d'euros.

- Après une croissance du chiffre d'affaires de 6,7% sur l'exercice 2005-2006, Bénéteau va-il continuer à sur performer le marché ? - Bruno Poloniato : Notre ambition est d'atteindre un chiffre d'affaires de 1 milliard d'euros à horizon 2008 (972 millions d'euros en normes IFRS). Pour atteindre cet objectif 2008, le groupe devra en moyenne afficher une croissance de 8,5% par an. En 2007, la croissance de notre activité dépassera une nouvelle fois celle du marché dont la hausse devrait se situer autour de 3 %. A ce titre, nous nous réjouissons d'évoluer dans un marché structurellement en croissance. Estimé à 8,4 milliards en 1997, le marché mondial de la plaisance est évalué en 2006 à 13,2 milliards d'euros.

- Comment comptez vous atteindre cet objectif ? - Bruno Poloniato : Pour séduire notre clientèle, nous renouvelons notre offre en profondeur. Citons à titre d'exemple les voiliers de nouvelle génération tels que le First 50 et les Oceanis 40, 43, 46 et 50 de Bénéteau ainsi que les Sun Odissey 36 i, 42 i ou 39 DS de Jeanneau ou bien le catamaran Lagoon 420 Hybrid. Sur la période 2003-2008, notre objectif est ainsi d'augmenter notre chiffre d'affaires de 50% dans la voile, pour renforcer notre leadership mondial. Dans l'activité moteur, marché 5 à 6 fois plus important en valeur que celui de la voile, avons mis l'accent sur la catégorie des 9 à 15 mètres particulièrement porteuse. La gamme Jeanneau s'étoffe encore cette année de nouveaux modèles. Bénéteau lance une nouvelle gamme de vedettes, baptisée Monte Carlo. Le premier modèle est présenté au salon de Paris et de nouveaux modèles vont voir le jour dans les prochains mois. Notre ambition est toujours de multiplier par 2 notre activité moteur sur la période 2003-2008, pour rentrer dans le groupe le tête des constructeurs européens.

- Parallèlement à la hausse de votre chiffre d'affaires, anticipez-vous une progression de votre marge opérationnelle ? - Craignez-vous la hausse du prix des matières premières ? - Bruno Poloniato : Notre objectif est de porter la marge opérationnelle de l'activité bateau à 16% du chiffre d'affaires dans 5 ans. Sur l'exercice 2005-2006, elle s'est établie à 13,7%. Pour les autres activités (Microcar et O'Hara), nous visons à 5 ans une marge opérationnelle de 10%, en forte progression par rapport aux 4,5% enregistrés en 2005-2006. Ces objectifs s'entendent en croissance organique uniquement.

Concernant la hausse du prix des matières premières, nous subissons comme tout le monde des hausses de prix sur certaines matières. Mais globalement, pour l'ensemble de nos achats et de nos consommations matière, nous restons confiants dans la poursuite de l'amélioration des processus engagés.

Parallèlement à la hausse de nos marges, nous entendons en effet poursuivre une politique de prix compétitifs. Les prix de nos nouveaux voiliers sont ainsi de 10 à 15% inférieurs à leurs prédécesseurs.

- Avec une confortable trésorerie de 180 millions d'euros, prévoyez des acquisitions ? - Bruno Poloniato : Nous sommes actifs dans ce domaine, sans exclure aucun de nos métiers actuels. Par exemple, une acquisition dans le marché du bateau à moteur et dans celui des résidences mobiles de loisirs aurait du sens. Géographiquement, l'Europe reste notre priorité. Une acquisition aux Etats-Unis n'interviendra que dans un deuxième temps, à partir de 2008.

- L'Asie affiche une croissance économique insolente. Quelles sont vos ambitions sur ce marché ? - Bruno Poloniato : La Chine et l'Inde offriront un jour un potentiel de développement pour un groupe comme le nôtre. Mais à ce jour, il n'existe pas de demande de masse. En Chine, nous avons ouvert un bureau à Shanghaï depuis 2005 et nous seront présents au premier salon nautique de Bombay en Inde au mois de février 2007. Pour le moment, l'Europe et les Etats Unis sont véritablement au coeur de notre stratégie. Nos perspectives de développement y sont encore importantes, y compris sur des marchés matures comme la France où le nombre de places dans les ports fait cruellement défaut. Un geste des pouvoirs publics pour combler une partie des 50 000 places manquantes constituerait, à terme, une opportunité pour nous.

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