PARIS (Reuters) - Latécoère annonce prévoir une "réduction importante" de son activité en France pour maintenir sa compétitivité après l'échec de ses négociations sur la reprise de deux sites d'Airbus.
Le président du conseil de surveillance de l'équipementier, François Junca, a exprimé une "extrême déception" à propos de cet échec, qu'il a mis sur le compte de la conjoncture économique "maussade" et de la faiblesse du dollar face à l'euro, reprochant au passage à la politique de la Banque centrale européenne de pénaliser le secteur aéronautique.
Au niveau actuel de 1,55 dollar pour un euro, Latécoère, qui anticipait un triplement de son chiffre d'affaires avec l'intégration des sites Airbus de Méaulte (Somme) et Saint-Nazaire (Loire-Atlantique), n'a d'autre choix que de faire croître sa production dans ses filiales et chez ses sous-traitants à bas coûts, a dit François Junca.
Ceci "se traduira à terme par une réduction importante de notre activité en France", a-t-il dit dans une déclaration, pour ajouter que des licenciements n'étaient pas exclus.
En attendant, "les contrats temporaires des fonctions techniques et administrives (environ 200 personnes) ne seront pas renouvelés", a-t-il précisé.
La cession de sites de production d'Airbus s'inscrivait dans le cadre du plan de restructuration "Power 8", la filiale d'EADS entendant renforcer ses liens avec ses fournisseurs en les associant notamment au financement de ses nouveaux programmes comme celui de l'A350.
42% DE C.A. AVEC AIRBUS
François Junca a averti que, après l'échec des pourparlers, Latécoère ne s'engagerait pas dans cette voie.
"Nous avons les moyens d'ingénierie importants et des capacités de production compétitives qui sont à la disposition d'Airbus. Toutefois, pour donner la priorité à l'amélioration de notre situation financière, il est exclu de financer les phases de développement des produits", a-t-il indiqué.
Parmi les raisons de l'arrêt des discussions avec Airbus, le président du conseil de surveillance de Latécoère a également invoqué l'échec de pourparlers similaires menés en Allemagne par le constructeur aéronautique pour la cession de trois sites.
Il a assuré que Latécoère avait pratiquement bouclé un tour de table incluant la Caisse des dépôts, des fonds de pension et des investisseurs étrangers pour l'augmentation de capital de 300 millions d'euros qui aurait permis de financer le rachat des sites de Méaulte et Saint-Nazaire.
Spécialiste des aérostructures (tronçons de fuselage et portes), des câblages et des systèmes embarqués, Latécoère, qui compte aussi Boeing dans ses grands clients, emploie 3.800 personnes. Son chiffre d'affaires a été de 489 millions d'euros l'an passé, réalisé à 42% avec Airbus, et son carnet de commandes atteint 1,82 milliard.
Noëlle Mennella
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