(BFM Bourse) - Le groupe à la pomme a perdu 3,6% mercredi à la clôture des marchés américains après que le Wall Street Journal a rapporté que la Chine avait interdit aux employés d'agences gouvernementales d'utiliser ou de ramener des téléphones de marques étrangères au travail.
Si Apple cherche à se développer en Inde pour alimenter sa croissance, la Chine demeure un pays critique pour le groupe. Sur les six premiers de son exercice clos en avril dernier, la Chine représentait ainsi 19,6% de ses revenus totaux.
Or une information du Wall Street Journal est venue secouer l'action du groupe dirigé par Tim Cook, Apple ayant terminé en baisse de 3,6% à la clôture des marchés américains, mercredi soir. Un repli qui efface environ 80 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Selon le "WSJ", la Chine a proscrit l'utilisation des iPhone ou des téléphones de marques étrangères pour les employés d'agences gouvernementales. Ces fonctionnaires ne peuvent donc ni prendre ces téléphones pour travailler ni même les amener au bureau.
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Même Apple est sous la menace en Chine
Ces consignes ont été données lors de réunions ou via des applications de messageries. Le quotidien précise que si ces restrictions ne sont pas totalement nouvelles, leur diffusion a été nettement élargie, même si l'ampleur de cette diffusion n'est pas exactement connue.
Cette décision marque une nouvelle étape dans les actions prises par Pékin pour restreindre sa vulnérabilité aux technologies étrangères et assurer sa cybersécurité. Au détriment d'Apple, dont les produits haut de gamme bénéficient d'une grande popularité en Chine.
"Même Apple n'est pas à l'abri... en Chine où il emploie des centaines de milliers, voire plus d'un million de travailleurs, pour assembler ses produits dans le cadre de sa relation avec Foxconn", a déclaré Tom Forte, analyste chez DA Davidson, cité par le Guardian.
Cela "devrait inciter les entreprises à diversifier à la fois leur chaîne d'approvisionnement et leur clientèle afin d'être moins dépendantes de la Chine au cas où les tensions s'aggraveraient", a-t-il ajouté.
Intérêts sécuritaires et économiques
Citée par le Wall Street Journal, Paul Haenle, ancien directeur pour la Chine au Conseil de sécurité nationale américain sous les présidents George W. Bush et Barack Obama, estime que la décision de Pékin est probablement motivée par des préoccupations d'ordre économique et de sécurité nationale.
"Sur le plan de la sécurité, Pékin pourrait s'inquiéter de l'accès détourné aux données des employés du gouvernement. Sur le plan économique, la Chine se féliciterait probablement des gains de parts de marché réalisés par les fabricants nationaux, a-t-il développé.
A noter qu'Apple a également pu être pénalisé à Wall Street par un contexte de marché peu propice aux valeurs technologiques. La remontée des taux obligataires a pesé sur ces titres, des groupes de croissance dont les valorisations sont par construction très sensibles à la hausse des taux d'intérêt. Le Nasdaq a d'ailleurs reculé de 1,06% mercredi soir.
Et à la Bourse de Paris ce jeudi matin, les plus forts replis sont accusés par des groupes du secteur technologique à savoir Worldline (-2,7%), STMicroelectonics (-1,7%) et Capgemini (-1,3%). Même Publicis (-2%) avec sa récente mue technologique peut être associé à cet univers.
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