(BFM Bourse) - Exposé aux marchés de l'automobile et de l'aéronautique, particulièrement frappés par la crise, le récent promu au SBF 120 subit une perte opérationnelle au premier semestre et voit son endettement approcher la limite accordée par ses créanciers. Akka Technologies envisage dès lors différentes options pour assainir son bilan.
La société d'ingénierie externalisée Akka Technologies subit depuis son entrée en mars dernier au SBF 120 une contre-performance cuisante alors que le groupe -spécialisé dans les secteurs de la mobilité- se trouve face à une situation sans précédent dans le contexte de la crise du coronavirus qui conduit au gel de dépenses de ses clients dans l'automobile comme dans l'aéronautique. Mardi matin, l'action flanche de 17,59% supplémentaires à 19,86 euros - sachant qu'Akka n'a jamais clôturé sous 20 euros depuis l'année 2012 - alors que le groupe a fait part d'une perte opérationnelle au premier semestre et annoncé un projet de renforcement du bilan, son ratio d'endettement s'étant envolé.
Au premier semestre, le groupe fondé en 1984 par Mauro Ricci (toujours premier actionnaire avec sa famille) a vu son chiffre d'affaires reculer de 20,3% en données organiques, une chute en partie compensée au niveau publié (à seulement -12,7%) par l'intégration du norvégien Data Respons. Une acquisition dont la pertinence se trouve d'ailleurs renforcée dans le contexte actuel selon Akka Technologies, puisque la demande pour les services digitaux a continué d'alimenter cette activité (+16,8%). Mais dans l'ensemble, à 778 millions d'euros, le chiffre d'affaires du semestre ressort "légèrement inférieur aux attentes" de la direction, le gros de la crise s'étant fait sentir en mai, plus tard que prévu.
50 millions d'euros de charges exceptionnelles
En raison de la baisse du chiffre d’affaires, le résultat opérationnel courant du semestre sera négatif, prévient le groupe, à un niveau non précisé. Pour faire face à la crise de la Covid-19, Akka a en effet dû engager plus de 40 millions d'euros de charges exceptionnelles (dépenses en informatique liées au déploiement du télétravail, chômage partiel, mesures sanitaires mais aussi des provisions pour créances clients) et 10 millions d'euros supplémentaires pour déployer son plan de performance "Fit-2-Clear Now". Ce dernier vise notamment à redimensionner l'organisation, en Allemagne "où une restructuration importante est envisagée" ainsi qu'un programme d’amélioration des compétences dans le digital pour saisir de nouvelles opportunités commerciales, au total un "plan drastique de réduction des coûts".Si le groupe dit avoir généré "un montant important" (mais non chiffré) de free cash-flow au cours du semestre en dépit de la chute du chiffre d’affaires, en partie grâce aux mesures de report de charges décidées dans la plupart des pays où opère Akka, la dette nette s'est néanmoins détériorée avec le décaissement de l'acquisition de Data Respons, valorisé 366 millions d'euros lors de l'opération.
Plusieurs options envisagées pour assainir le bilan
Le ratio d’endettement financier, qui était de 2,3 fois l'Ebitda du groupe au 30 juin 2019, est dès lors estimé "autour de 4 fois" (dette nette/EBITDA). Un taux loin d'être anodin, puisque les "covenants" négociés avec les banques du groupe dans le cadre des emprunts de type Schuldschein prévoient que la dette nette (hors impact d'IFRS 16) ne doit justement pas dépasser 4 fois l'Ebitda au terme de chaque exercice, c'est-à-dire au 31 décembre."Bien que la visibilité commerciale du groupe s'améliore légèrement grâce au dialogue permanent engagé avec ses clients, la situation sanitaire mondiale n'est pas encore stabilisée. AKKA travaille ainsi de manière proactive à différentes options pour bénéficier d’une structure bilancielle la plus saine possible que ce soit pour tirer pleinement parti d'une reprise plus rapide qu’attendue ou pour faire face sur une plus longue période à une faible demande", mentionne donc le groupe. Une augmentation de capital ne peut donc être exclue.
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