(Cercle Finance) - Entretien avec Cyril Zimmerman, Président Directeur Général de Hi Media.
'Nous pourrions représenter une cible'
Cercle Finance : Vous avez récemment annoncé l'acquisition d'Eurovox, éditeur de la plate forme Allopass. Cette opération renforce Hi Media dans le domaine du micro paiement de façon très significative. Pourquoi s'être renforcé sur ce segment d'activité ?
Cyril Zimmerman : Le rachat d'Eurovox répond à une logique stratégique. Nous avons pour objectif de rendre notre modèle économique le plus pertinent et le plus rentable possible. Il faut pour cela que l'on puisse proposer la palette de services la plus complète. Pour conserver notre base de clientèle et l'élargir, nous devons jouer la carte de la publicité et de la vente de contenus, via le micro paiement. Les deux modèles sont complémentaires.
C.F. : Quels sont vos objectifs en matière de répartition des revenus entre vos trois types d'activités : vente d'espaces publicitaires, prestations de services marketing, et services de paiement en ligne ?
C.Z. : Une proportion idéale en théorie correspondrait à trois pôles de même importance. Nous leur accordons la même valeur dans notre développement. Le rachat d'Eurovox permet cette année un rééquilibrage du pôle micro paiement.
C.F. : Le produit brut de l'augmentation de capital réalisée fin 2005 s'est élevé à un peu plus de 21,4 millions d'euros. L'acquisition d'Eurovox s'est faite à un prix de 18,5 millions d'euros. Pouvez vous faire le point sur votre situation financière ?
C.Z. : Sur les 21,4 millions d'euros de produit brut de l'augmentation de capital, nous avons finalement touché 20,7 millions d'euros net après déduction de la rémunération des intermédiaires financiers et des frais juridiques et administratifs. Aux 18,5 millions d'euros versés pour le rachat en numéraire d'Eurovox, il faut rajouter 500 000 euros environ de frais d'intermédiation. En définitive nous disposons d'une trésorerie d'environ 8 millions d'euros, et nous n'avons aucun d'endettement.
C.F. : Faut-il s'attendre à d'autres opérations de croissance externe cette année?
C.Z. : Nous envisageons d'autres opérations de croissance externe de taille plus réduite. En tenant compte de notre capacité d'endettement, notre marge de manoeuvre est de 15 millions d'euros maximum. En cas de besoin, si une opportunité de taille importante se présente, nous pourrions envisager à nouveau de faire appel à nos actionnaires. On ne peut exclure ce scénario.
C.F. : Lors de la dernière augmentation de capital, Hi Media a déclaré souhaiter renforcer ses fonds propres pour se positionner comme un acteur majeur de la consolidation du secteur de la communication en ligne. Si jusqu'à présent, Hi Media se comporte comme un prédateur, le groupe peut-il être une proie ? Seriez vous prêts à étudier une offre ?
C.Z. : Tout est envisageable. La structure de notre capital est très atomisée. Si nous figurons parmi les principaux acteurs de notre secteur en Europe, notre taille est en revanche beaucoup plus réduite si nous nous comparons aux acteurs américains du secteur, pour lesquels nous pourrions représenter une cible. Dans cette éventualité, nous n'aurions pas de raison de nous opposer à une offre si elle se fait à un prix qui satisfait nos actionnaires. Par ailleurs, si aucune discussion n'est actuellement menée dans ce domaine, l'entrée d'un industriel du secteur des médias dans notre tour de table n'est pas à exclure.
C.F. : Vous publiez vos résultats annuels 2005 le 8 mars prochain. Le chiffre d'affaires 2005 est connu : 24,8 millions d'euros. L'objectif en norme IFRS d'un résultat opérationnel courant supérieur à 1,5 million d'euros en 2005 est-t-il toujours d'actualité, de même que celui d'une rentabilité nette de 15% en 2006 ?
C.Z. : L'objectif 2005 de rentabilité sera atteint. Il ne faut cependant pas s'attendre à ce que le résultat évoqué soit dépassé de façon démesuré. Nous avons en effet augmenté nos recrutements en fin d'année 2005 en prévision de nos futures opérations de croissance, ce qui a occasionné des coûts supplémentaires. L'année 2005 a été celle de la validation du business model, au cours de laquelle nous avons prouvé que nous pouvions générer un Cash Flow substantiel. Concernant 2006, un point sur les prévisions sera effectué lors de la publication des résultats 2005.
C.F. : Où en est le développement de la société en Chine et au Brésil ?
C.Z. : Le chiffre d'affaires de notre activité en Chine commence tout juste à se constituer. Nos équipes opérationnelles sont désormais en place. Cette activité sera consolidée à 87% dans nos comptes. L'activité de notre représentant au Brésil devrait s'établir à 2 millions d'euros en rythme annuel. Cette activité, que nous ne contrôlons qu'à hauteur de 25%, ne sera pas consolidée.
C.F. : Un mot sur la situation actuelle du marché de la publicité en ligne ? Le Barron's a récemment évoqué des pressions sur les prix de la publicité en ligne à propos de Google, que constatez vous sur vos marchés ? Le niveau des tarifs pratiqués est il satisfaisant ?
C.Z. : Les prix sont orientés à la hausse. On ne constate aucune pression. On ne peut cependant dire que leur niveau soit satisfaisant. Les prix pratiqués dans le domaine de la publicité en ligne demeurent très inférieurs à ce qui se pratique dans les autres médias. Le rattrapage progressif en cours est donc dans l'ordre des choses.
Propos recueillis par François Berthon.
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