(BFM Bourse) - Si le nombre des campagnes d'investisseurs activistes a un peu diminué à l'échelon mondial sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à 2018, les fonds, Elliott Management en tête, ont été particulièrement actifs en Europe. Au troisième trimestre, 20 campagnes ont visé des entreprises européennes, du jamais-vu sur une période aussi courte.
Si le nombre de campagnes d'investisseurs activistes depuis le début de 2019 demeure inférieur au volume historique enregistré l'an dernier, le troisième trimestre a marqué une ré-accélération des offensives de ces fonds, souvent considérés comme des empêcheurs de tourner en rond par les dirigeants des sociétés européennes.
D'après le décompte de la banque Lazard, 51 nouvelles campagnes activistes ont été lancées au troisième trimestre 2019, près de 19% de plus qu'au troisième trimestre 2018. Les fonds investis par ces activistes ont grimpé à 11 milliards de dollars, dont 5,2 milliards pour le seul Elliott Management, à comparer à 8,7 milliards de dollars au troisième trimestre de l'année dernière.
Après un premier semestre relativement calme sur ce front, le nombre de campagnes intervenues pendant les neuf premiers mois s'élève à 159 (visant 145 entreprises, certaines étant ciblées par plusieurs fonds à la fois), contre 185 campagnes sur 171 entreprises à fin septembre 2018, indique Lazard. Starboard et Elliott, le fonds de Paul Singer, ont lancé à eux seuls 25 campagnes, autant que les huit autres principaux fonds activistes.
De façon significative, le troisième trimestre a été marqué par un record d'activisme en Europe, avec un record de 20 campagnes. Historiquement cantonnés au Royaume-Uni, les activistes ont clairement agrandi leur terrain de chasse à l'Allemagne, la Suisse et la France. Parmi les entreprises tricolores ciblées, EssilorLuxottica l'a été par Third Point et Altran par Elliott
De plus, constate Lazard, les fonds activistes ne se contentent plus de demander de simples efforts opérationnels aux entreprises visées. Les injonctions pour se lancer dans des fusions-acquisitions n'ont jamais été aussi élevées puisqu'elles figurent dans 45% des dossiers en cours depuis le début de l'année.