(BFM Bourse) - Après avoir atteint plus tôt dans l'année un plus bas depuis 2006, le cours du café arabica a vivement rebondi cette semaine. La dégradation des conditions de culture au Brésil se révèle un facteur de soutien.
Le cours du café a grimpé vendredi à New York son plus haut depuis trois mois et demi sous l'effet d'une vague de rachats de positions vendeuses, sur fond de détérioration de la qualité des plantations au Brésil, premier producteur mondial, et d'un raffermissement du réal.
Le cours de l'arabica, la variété la plus prisée des industriels du secteur, a dépassé le seuil symbolique d'un dollar la livre à New York pour la première fois depuis la mi-février, montant jusqu'à à 1,0235 dollar en séance. Une livre permet typiquement de préparer 55 tasses, et les contrats sont négociés par lots de 37.500 livres.
"Ces gains sont principalement dus à des investisseurs spéculatifs, qui ont arrêté de parier sur une baisse des prix" et, en liquidant leur position, ont dû acheter des contrats, ont commenté les analystes de Commerzbank cités par l'AFP
La progression du cours du café mais aussi des autres produits agricoles en grains (blé, soja et maïs) détonne avec le repli des marchés d'actions dans le même temps, ce qui amène les analystes de de INTL FCStone à se demander dans quelle mesure les investisseurs se sont mis sur la piste d'actifs alternatifs.
Le redressement des cours apporte quoi qu'il en soit une lueur d'espoir aux producteurs colombiens, réputés pour cultiver parmi les meilleurs arabicas du monde, mais placés depuis deux années dans une situation de plus en plus difficile du fait de l'augmentation considérable de la production au Brésil, de loin le premier producteur mondial.
En effet, de nombreuses exploitations du Minas Gerais, l'Etat brésilien qui concentre près de 50% de la production totale du pays, souffrent d'une hausse des températures, ce qui entraîne une maturation des cerises (le fruit à deux noyaux contenant chacun un gain de café) trop précoce.
En outre, le niveau inhabituellement élevé des précipitations le mois dernier a augmenté le volume de grains tombés au sol, de qualité dégradée voire inutilisables.
Au total, la proportion de grains de moindre qualité pourrait atteindre 25% de la récolte, qui a lieu à l'automne, au lieu de 10% habituellement. Un facteur qui pourrait limiter l'offre de café de qualité sur les marchés de matières premières même si le volume total de la production au Brésil est attendu en augmentation du fait de la mise en culture de nouvelles plantations les années précédentes.
(Avec AFP).