par Diana Mandia
(Reuters) - Wall Street est attendue en nette baisse et les Bourses européennes reculent également mardi à mi-séance, l'aversion au risque s'étant emparée des marchés après une vague de ventes d'actions technologiques américaines à la suite du récent rallye alimenté par l'IA.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,67% pour le Dow Jones, de 1% pour le Standard & Poor's-500 et de 1,26% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 perd 1,19% à 8.013,57 points vers 11h59 GMT. À Francfort, le Dax recule de 1,36% et à Londres, le FTSE 100 cède 0,57%.
L'indice EuroStoxx 50 est en baisse de 1,09%, le FTSEurofirst 300 abandonne 0,91% et le Stoxx 600 recule de 0,95%, évoluant à un plus bas de deux semaines.
Les Bourses européennes reculent nettement mardi, suivant la tendance observée chez leurs homologues asiatiques, les investisseurs optant pour la prise de bénéfices alors qu'un rallye ces dernières semaines dans le secteur technologique a alimenté les craintes d'une prochaine correction des marchés d'actions et réduit l'appétit pour le risque.
Les investisseurs s'inquiètent de plus en plus sur le niveau des dépenses massives de la "Big Tech" dans l'intelligence artificielle (IA), se demandant notamment si les rendements seront bien au rendez-vous.
Michael Brown, stratège de recherche senior chez Pepperstone, note que certains acteurs du marché considèrent le recul de l'action Palantir, qui perd près de 6% en avant-Bourse, comme le signe d'un scepticisme accru à l'égard de l'IA, mais, selon lui, il s'agirait plutôt d'une pause dans le rallye général que d'un renversement définitif de la tendance haussière.
"Le titre (Palantir) est aujourd'hui valorisé à la perfection — et ne laisse que peu de place à l'erreur", souligne Josh Gilbert, analyste de marché pour eToro, ajoutant que les investisseurs se demandent dans quelle mesure la récente hausse du titre repose sur des fondamentaux et non sur la frénésie autour de l'IA et de la défense.
Preuve de ces doutes, l'indice de volatilité de la zone euro a dépassé mardi les 20 points pour la première fois depuis la mi-octobre, lorsque la vague de ventes massives d'actions de banques régionales américaines a ravivé les inquiétudes concernant les conditions de crédit.
Les investisseurs se montrent par ailleurs prudents en l'absence d'indicateurs macroéoconomiques aux Etats-Unis pour cause de "shutdown" et alors que les responsables de la Réserve fédérale (Fed) expriment des opinions divergentes sur l'évolution appropriée des taux d'intérêt après la baisse annoncée la semaine dernière par la banque centrale.
La fermeture partielle des opérations de l'administration fédérale américaine est entrée mardi dans son 35e jour, égalant le record établi durant le premier mandat présidentiel de Donald Trump, alors que Républicains et Démocrates continuent de se rejeter la faute pour l'impasse budgétaire au Congrès.
L'enquête JOLTS sur les offres d'emploi, suivie de près par la Fed, ne sera très certainement pas publiée mardi et les investisseurs devront attendre mercredi pour connaître les chiffres de l'emploi du cabinet privé ADP.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Palantir Technologies recule de près de 6% en avant-Bourse malgré une prévision de chiffre d'affaires trimestriel supérieure aux attentes publiée lundi soir par le groupe technologique américain.
VALEURS EN EUROPE
La saison des résultats des entreprises se poursuit et pèse également sur les Bourses européennes.
Edenred recule de 8,9%, les objectifs financiers du spécialiste des titres-restaurant à moyen-terme, dévoilés à l'occasion d'une journée des marchés financiers, n'ayant pas convaincu les investisseurs. Hermès perd 2,13% après que Barclays a abaissé da recommandation à "pondération en ligne" contre "surpondérer", invoquant un manque de catalyseurs à court terme.
Biomérieux abandonne 1,62% après avoir abaissé sa prévision annuelle de croissance organique du chiffre d'affaires, tandis que Coface, qui a publié ses résultats lundi soir, recule de 7%.
Le compartiment technologique en Europe cède 1,08% dans le contexte de la baisse des grandes valeurs technologiques américaines.
Ailleurs en Europe, Associated British Foods, le propriétaire de Primark, cède 2,85% après l'annonce d'un projet scission du groupe.
Telefonica dévisse de plus de 10%, l'opérateur télécoms espagnol ayant annoncé une réduction du dividende dans son plan stratégique.
Le groupe de mode allemand Hugo Boss, qui a fait état mardi d'un chiffre d'affaires trimestriel inférieure aux attentes, perd 2,48%.
TAUX
Les rendements obligataires baissent légèrement dans la zone euro après leur hausse de la veille en raison de la réduction des anticipations de nouvelles baisses de taux par la Banque centrale européenne (BCE).
Le rendement du Bund allemand à dix ans perd 1,1 point de base à 2,6518%. Le deux ans recule de 0,5 point de base à 1,9996%.
Au Royaume-Uni, à deux jours de la décision de politique monétaire de la Banque d'Angleterre (BoE), les rendements souverains reculent également, alors que la ministre des Finances Rachel Reeves ayant déclaré envisager des hausses d'impôts pour le budget 2026.
Le rendement du Gilt à dix ans baisse de 1,4 point de base à 4,424%, après avoir perdu jusqu'à six points pour tomber à 4,379%. Le rendement du Gilt à 30 ans perd 2 points de base à 5,1900%.
Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans cède 1,6 point de base à 4,0910%. Le deux ans recule de 2,2 points de base à 3,5778%.
CHANGES L'aversion au risque a propulsé le dollar à son plus haut niveau depuis trois mois, le billet vert gagnant 0,16% face à un panier de devises de référence mardi.
L'euro recule 0,19% à 1,1496 dollar.
Au Royaume-Uni, la livre sterling baisse de 0,53% à 1,3069 dollar, contre 1,3110 dollar avant le discours de Rachel Reeves sur le budget pour l'année prochaine.
PÉTROLE
Les prix du pétrole reculent de plus de 1%, les investisseurs continuant d'évaluer la décision de l'Opep+ de ne pas relever sa production au premier trimestre 2026, ainsi que la faiblesse des données manufacturières américains publiées lundi. Le raffermissement du dollar pèse également.
Le Brent perd 1,34% à 64,02 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède 1,51% à 60,13 dollars.
PLUS AUCUN INDICATEUR ÉCONOMIQUE MAJEUR À L'AGENDA DU 4 NOVEMBRE
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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