par Diana Mandia
(Reuters) -Les Bourses européennes ont terminé en dans le rouge lundi pour la troisième séance consécutive, les investisseurs évitant le risque avant la reprise attendue de la publication des données officielles américaines et des résultats du géant de l'IA Nvidia plus tard dans la semaine.
À Paris, le CAC 40 a perdu 0,63% à 8.119,02 points. À Francfort, le Dax a reculé de 1,24% et à Londres, le FTSE 100 a abandonné 0,24%.
L'indice EuroStoxx 50 a fini sur une baisse de 0,89%, le FTSEurofirst 300 a perdu 0,55% et le Stoxx 600 a reculé 0,53%.
Les investisseurs ont de nouveau fui le risque dans l'attente des données officielles sur l'emploi aux États-Unis et des résultats de Nvidia, qui seront tous deux publiés dans un contexte particulièrement volatil pour les marchés, les craintes d'une politique monétaire plus restrictive que prévu de la part de la Réserve fédérale (Fed) et les inquiétudes concernant les valorisations élevées du secteur technologique ayant déclenché une vague de ventes ces derniers jours.
Nvidia publiera ses résultats trimestriels mercredi après la clôture de la bourse, et les investisseurs les analyseront certainement à la loupe après les récentes turbulences dans le secteur, qui s'endette de plus en plus pour financer la course à l'IA.
Le rapport sur l'emploi aux États-Unis pour le mois de septembre, qui a été retardé en raison de la fermeture de plus d'un mois de l'administration fédérale, devrait pour sa part être connu jeudi.
Une série d'enquêtes privées ont déjà signalé un ralentissement du marché du travail, mais les responsables de la banque centrale américaine ne perdent pas de vue les risques d'inflation et ont émis ces derniers jours des messages en faveur d'une politique restrictive en vue de la réunion de décembre, douchant ainsi les espoirs des investisseurs.
Le vice-président de la Fed, Philip Jefferson, a déclaré lundi que la banque centrale devait "procéder lentement" à toute nouvelle baisse des taux d'intérêt, car elle assouplit sa politique monétaire à un niveau qui devrait mettre fin à la pression à la baisse sur l'inflation.
D'autres interventions prévues cette semaine par les responsables de la Fed, ainsi que la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale, qui s'est tenue en plein "shutdown", feront dans ce contexte l'objet d'un suivi attentif.
Dans la zone euro, où l'agenda du jour a été plutôt léger lundi, les investisseurs ont pris connaissance des dernières prévisions de la Commission européenne, qui estime que l'économie du bloc connaîtra une une croissance plus marquée que prévu en 2025, à la faveur d'une hausse des exportations au premier semestre de l'année en anticipation des droits de douane américains.
VALEURS
Dassault Aviation a pris 4,60% lundi alors que l'Elysée a annoncé que l'Ukraine va acheter jusqu'à 100 Rafale à la France, en ouverture d'une visite de Volodimir Zelensky à Paris destinée à renforcer les capacités militaires de Kyiv face à la progression de l'armée russe.
Pluxee a reculé de 2,60% après avoir abaissé ses perspectives financières pour 2026 en raison du changement de cadre réglementaire au Brésil.
Saab, qui a décroché un contrat de 3,1 milliards d'euros avec le gouvernement colombien pour la fourniture de 17 avions de combat Gripen au cours des cinq prochaines années, a avancé de 2,49%.
Le compartiment européen de la technologie a perdu 1,1%, sur fond de doutes sur le secteur.
WPP a grimpé de plus de 11% après que le Times a rapporté que le groupe britannique était dans le viseur de son concurrent français Havas (-0,89%) et des sociétés de capital-investissement Apollo et KKR pour une entrée à son capital.
Deutsche Bank a abandonné plus de 3% malgré avoir publié lundi des objectifs plus ambitieux en matière de coûts et de bénéfices pour 2028.
A WALL STREET
A l'heure de la clôture en Europe, la Bourse de New York évolue en ordre dispersé, dans un contexte de volatilité avant les grands rendez-vous de la semaine. Le Dow Jones le Dow Jones recule de 0,03%, tandis que le Standard & Poor's 500 prend 0,11% et le Nasdaq Composite avance de 0,25%.
L'action Alphabet grimpe de plus de 4%, touchant des niveaux record après que Berkshire Hathaway a dévoilé une participation dans la société mère de Google, un pari rare de la part du conglomérat américain, qui s'est traditionnellement tenu à l'écart des valeurs technologiques.
CHANGES
Le dollar gagne 0,15% face à un panier de devises de référence, les traders ajustant leurs positions avant une semaine qui s'annonce chargée, tandis que l'euro recule de 0,19% à 1,1598 dollar.
TAUX
Les rendements obligataires de la zone euro ont terminé sur de faibles variations après les gains enregistrés lors de la séance précédente, les marchés attendant la publication d'une série de données économiques américaines.
Le rendement du Bund allemand à dix ans a reculé 0,6 point de base à 2,7117%. Le deux ans a quant à lui grappillé 0,3 point de base à 2,0400%.
Aux Etats-Unis, les rendements sont en baisse dans un contexte de craintes sur l'IA et des doutes sur la trajectoire de la politique monétaire de la Fed.
Le rendement des Treasuries à dix ans cède 1,9 point de base à 4,1289%. Le deux ans recule de 0,4 point de base à 3,6101%.
Les rendements ont reculé également au Royaume-Uni après la hausse enregistré vendredi en raion du revirement fiscal de Londres, qui, selon une source, a renoncé à augmenter l'impôt sur le revenu. AXA Investment Managers a réduit vendredi de moitié son exposition aux obligations britanniques, a déclaré lundi un gestionnaire de fonds à Reuters
PÉTROLE
Les prix du pétrole se stabilisent lundi, les chargements de brut ayant repris au terminal stratégique russe de Novorossiysk après deux jours d'interruption due à une attaque ukrainienne.
Le Brent grappille 0,03% à 64,41 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,05% à 60,12 dollars.
Le Kremlin a déclaré lundi que la Russie avait la capacité de faire rapidement face aux conséquences de l'attaque ukrainienne et de reprendre ses activités d'exportation.
A SUIVRE LE 18 NOVEMBRE:
(Certaines données peuvent accuser un léger décalage)
(Rédigé par Diana Mandiá, édité par Augustin Turpin)
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