par Diana Mandia
PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont attendues en hausse mercredi à l'ouverture, les investisseurs mettant de côté les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine et se rassurant grâce aux déclarations du président de la Réserve fédérale (Fed) sur le marché du travail américain, qui confortent les paris de nouvelles baisses des taux d'intérêt.
Les contrats à terme sur indices suggèrent une ouverture en hausse de 1,79% pour le CAC 40 parisien, après une séance volatile la veille, marquée par les craintes commerciales et la promesse du Premier ministre français Sébastien Lecornu de suspendre la réforme des retraites afin d'éviter la censure des socialistes.
Ils signalent également des gains de 0,39% pour le Dax à Francfort, de 0,38% pour le FTSE à Londres et de 1,2% pour l'EuroStoxx 50.
Le Stoxx 600 devrait pour sa part ouvrir en hausse de 0,85%.
Les investisseurs devraient entamer la séance sur une note bien plus positive que la veille, le sentiment s'étant amélioré grâce aux propos de Jerome Powell, le patron de la banque centrale américaine, qui a dit mardi que les pressions sur le marché du travail américain avaient persisté en septembre, ce qui a renforcé les anticipations d'un nouvel assouplissement des coûts d'emprunt cette année.
Le président de la Fed a également noté que l'économie dans son ensemble "pourrait suivre une trajectoire un peu plus ferme que prévu", ce qui fait par ailleurs écho aux nouvelles prévisions du Fonds monétaire international (FMI), qui a revu à la hausse mardi ses estimations de croissance pour les États-Unis et le monde pour 2025.
L'organisation signale que les chocs douaniers et les conditions financières se sont avérés plus bénins que prévu, tout en avertissant qu'une nouvelle guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine pourrait ralentir la production de manière significative.
La guerre commerciale entre les deux premières puissances mondiales a ravivé depuis la semaine dernière les craintes des investisseurs, Washington et Pékin continuant à échanger des représailles, dont la dernière en date est l'avertissement du président Donald Trump, mardi, qu'il pourrait mettre fin à certaines relations commerciales avec le géant asiatique, notamment en ce qui concerne l'huile de cuisson.
En France, le Premier ministre français Sébastien Lecornu a donné mardi une chance à son gouvernement de dépasser, à court terme du moins, la pire crise politique de la Ve République, en cédant notamment au Parti socialiste sur la réforme des retraites, ce qui a calmé le marché obligataire et réduit le spread, ou écart de rendement entre l'obligation française à 10 ans et le Bund allemand de même échéance, à moins de 80 points de base.
LES VALEURS A SUIVRE : [L5N3VV1NQ]
Les investisseurs devraient réagir à la publication d'une nouvelle série de résultats d'entreprises au cours des dernières heures, dont celle du géant français du luxe LVMH et le groupe néerlandais de semi-conducteurs AMSL.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi, les investisseurs jonglant entre les résultats trimestriels globalement positifs des grandes banques américaines, les commentaires du président de la Fed et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
L'indice Dow Jones a gagné 0,44%, le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 0,16%, et le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 0,76%.
EN ASIE
Au Japon, l'indice de Nikkei de la Bourse de Tokyo a pris mercredi 1,76% après avoir enregistré la veille sa plus forte baisse depuis avril en raison des inquiétudes liées aux tensions commerciales aux incertitudes autour du poste de la future Première ministre.
En Chine, l'indice composite de la Bourse de Shanghai progresse de 0,89% et le CSI 300 des grandes capitalisations avance de 1,26%, les investisseurs gardant espoir dans de nouvelles mesures de relance monétaire.
Les investisseurs analysent par ailleurs les données sur les prix à la consommation dans le pays asiatique, qui ont de nouveau décliné en septembre, tandis que s'est poursuivie la déflation des prix à la production, les tensions commerciales ayant pesé sur la confiance des entreprises et des consommateurs.
La Bourse de Hong Kong avance de 1,75%.
TAUX
Les rendements obligataires américains baissent légèrement, dans un contexte marqué par les craintes commerciales et les paris de nouvelles baisses des taux par la Fed.
Le rendement des Treasuries à dix ans affiche un recul de 0,7 point de base à 4,0148%. Le deux ans perd 0,9 point de base à 3,4702%.
Dans la zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans recule de 1,3 point de base à 2,5931% et celui l'OAT française à dix ans perd 2,8 points de base à 3,3789%.
CHANGES
Le dollar perd 0,20% face à un panier de devises de référence après que les commentaires de Jerome Powell ont renforcé les paris sur une baisse des taux d'intérêt aux Etats-Unis.
L'euro gagne pour sa part 0,14% à 1,1621 dollar.
PÉTROLE
Les prix du pétrole se stabilisent après les baisses de la séance précédente, les investisseurs analysant l'avertissement de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) concernant les excédents de l'offre et les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine, qui pourraient freiner l'activité économique, et avec elle la demande de brut.
Le Brent recule de 0,11% à 62,32 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) est stable à 58,70 dollars.
MÉTAUX
Le prix de l'or touche mercredi des nouveaux records et frôle les 4.200 dollars l'once, soutenu par les anticipations croissantes d'une nouvelle baisse des taux américains, tandis que les inquiétudes commerciales stimulent la demande de valeurs refuges.
L'or au comptant évolue à 4.188 dollars l'once à 05h38 GMT.
(Rédigé par Diana Mandia, édité par Augustin Turpin et Blandine Hénault)
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