(BFM Bourse) - L'écart de taux sur l'obligation à dix ans entre la France et l'Allemagne se resserre assez nettement ce lundi matin.
Les tensions sur la dette françaises étaient remontées à la fin de la semaine dernière, en amont du premier tour des élections législatives. Signe que les investisseurs attendaient le scrutin avec nervosité.
Toutefois le marché relâche un peu la pression sur la signature française ce lundi après les résultats du premier tour des législatives communiqués dimanche soir.
Le rendement sur l'obligation française à dix ans recule de trois points de base (0,03 point de pourcentage) sur le marché secondaire, où les investisseurs s'échangent entre eux les titres de dette, à 3,27%, selon les données de Bloomberg.
L'écart ("spread") avec le rendement allemand à dix ans, qui sert de thermomètre pour mesurer le stress sur la dette française, se tasse nettement. Le rendement sur le titre d'emprunt allemand à 10 ans prend quatre points de base. En conséquence le "spread" se resserre à 73 points de base, alors qu'il avait atteint 84 points de base vendredi.
Pas le pire scénario pour le marché
Les investisseurs relativisent le risque après les résultats du premier tour publiés dimanche soir. "Le premier tour des élections françaises a peut-être donné à l'extrême droite une victoire un peu moins convaincante que ne le laissaient supposer les derniers sondages, et comme d'autres partis semblent désormais disposés à former des alliances au second tour, cela devrait encore réduire les chances de l'extrême droite d'obtenir une majorité absolue" à l'Assemblée nationale, souligne Deutsche Bank.
Si le Rassemblement national (RN) est arrivé nettement en tête du premier tour des élections législatives, les projections en sièges - qui sont à prendre avec précaution en raison de l'incertitude liée à la présence d'un très grand nombre de triangulaires au deuxième tour – ne lui accordent pas nécessairement une majorité absolue à l'Assemblée. De plus, plusieurs leaders d'autres partis ont annoncé des retraits de candidats dans des circonscription où ils sont arrivés troisième, de sorte à empêcher le RN d'obtenir la majorité absolue.
Ce qui renforce le scénario d'une Assemblée nationale sans majorité après le second tour des élections législatives, dimanche prochain.
"En termes de réactions de marché, le vote d’hier soir n’est pas le 'scénario catastrophe' (majorité anticipée du RN ou du Nouveau Front populaire) du premier tour, mais celui du 'moins pire'. Le CAC 40 et l’euro devrait selon toute logique connaître une volatilité tout au long de la semaine avant le deuxième tour", juge John Plassard, de Mirabaud.