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Même Ferrari déçoit (un peu) en cette saison des résultats

mardi 5 novembre 2024 à 16h10
Ferrari recule en Bourse

(BFM Bourse) - L'action du constructeur automobile de luxe souffre à la Bourse de Milan après avoir dévoilé des revenus et un revenu brut d'exploitation inférieurs aux attentes au troisième trimestre.

On peut disserter en long et en large de l'appartenance de Ferrari au compartiment automobile en Bourse. En raison de sa demande peu élastique, de sa culture de la rareté et de sa clientèle fortunée, le groupe au cheval cabré est bien davantage comparé à Hermès qu'à Porsche et Mercedes-Benz par les analystes.

Il n'empêche que Ferrari reste avant tout un constructeur automobile. Et que la légende de la course automobile bat de très loin tous les autres groupes automobiles européens cette année, en termes de performance boursière, avec un bond de 35%. Renault, qui signe la deuxième plus forte hausse en Europe, est très loin derrière (+10%).

Reste que ce parcours boursier enviable connaît une anicroche ce mardi. Alors que cette saison des résultats a été difficile pour nombre de groupes européens cotés, Ferrari n'échappe pas à la tendance et se retrouve sanctionnée.

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Un problème d'ERP

La société italienne a, au troisième trimestre, livré 3.389 véhicules, en baisse de 2% sur un an et inférieur aux attentes, le consensus étant logé à 3.454 unités, selon Bernstein.

Ferrari a notamment vu ses ventes, en volumes, reculer de 26% en Chine élargie (Chine continentale, Hong Kong et Taïwan). La zone "Amériques" a accusé une baisse de 2% quand l'Europe a progressé de 2%.

"Ferrari avait clairement indiqué au cours du premier semestre 2024 et dans son briefing pré-clôture (du troisième trimestre, NDLR) du 1er octobre qu'elle avait veillé à ne pas mettre sous pression le système de production et de livraison au cours du troisième trimestre de l'année 2024 en raison de l'introduction d'un nouveau système de planification des ressources de l'entreprise (ERP) à partir de la fin du mois d'août. La baisse des livraisons était donc totalement planifiée et n'a rien à voir avec la demande", nuance toutefois Bernstein.

Au-delà des volumes, les revenus se sont inscrits à 1,644 milliard d'euros sur la période, en hausse de 6,5% sur un an. La progression du chiffre d'affaires a été permise par un meilleur 'mix' géographique et produits (soit une répartition des ventes vers des régions et des modèles avec des prix plus élevés) ainsi que grâce à la "personnalisation" des modèles. Cette "customisation" consiste pour simplifier à proposer des véhicules sur mesures aux clients en fonction de leurs goûts et de leurs exigences. Ces activités de personnalisation, mieux margées que les autres, constituent un important gisement de croissance et de rentabilité pour Ferrari.

Une des rares actions pour "se cacher"

Toutefois, les revenus de Ferrari ont été inférieurs de 0,7% au consensus (1,655 milliard d'euros). De plus, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté s'est inscrit à 638 millions d'euros, en hausse de 7,1% sur un an mais inférieur de 1,2% au consensus, note Royal Bank of Canada.

Le bénéfice par action, à 2,08 euros (+14% sur un an) et le flux de trésorerie industriel, à 364 millions d'euros, ont à contrario légèrement dépassé les attentes.

La société a confirmé ses objectifs pour 2024, affirmant avoir "encore plus confiance" dans ses cibles. Le groupe prévoit notamment de générer des revenus supérieurs à 6,55 milliards d'euros, de réaliser un Ebitda ajusté d'au moins 2,5 milliards d'euros et de dégager un flux de trésorerie industriel allant jusqu'à 950 millions d'euros.

À la Bourse de Milan, l'action Ferrari souffre après cette publication mitigée. Le titre chute de 6,8% peu avant 16h30.

Les analystes ont toutefois tendance à recommander de passer outre cette publication. C'est le cas de Bernstein. "Le déclin des expéditions n'est qu'un leurre, la croissance est intacte", résume l'intermédiaire financier.

Royal Bank of Canada considère que ces résultats trimestriels ont de quoi être reçus négativement par les investisseurs. Toutefois, la banque canadienne juge également qu'une baisse de l'action serait limitée par des supports techniques, "surtout si l'on considère le manque d'attrait des actions des groupes automobiles à l'heure actuelle". "Ferrari est un endroit rare où se cacher" dans les temps actuels, ajoute la banque.

L'établissement canadien note par ailleurs que les revenus de la société, devraient, au quatrième trimestre, être portés par la montée en puissances des livraisons des modèles SF90XX (Stradale et Spider) et par la fin des problèmes liés au système de planification ERP qui resteraient isolés sur le troisième trimestre.

Julien Marion - ©2025 BFM Bourse
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