(BFM Bourse) - Le titre Ryanair plonge à son plus bas niveau depuis près de deux ans tandis que les grèves et la facture carburant ont fait déraper ses coûts de 261 millions d'euros. Les objectifs financiers initiaux ne seront pas remplis.
Le titre de la compagnie aérienne low-cost Ryanair chute à la Bourse de Londres lundi à un plus bas depuis près de deux ans. Le groupe dirigé par Michael O'Leary a averti qu'il n'atteindrait pas ses objectifs financiers cette année en raison du coût des grèves, mais aussi à cause de l'envolée du prix des carburants. Vers 10h, l'action abandonne 8,2% à 12,04 euros.
Des grèves "encouragées par les employés des concurrents"
Le volume de trafic et le niveau de prix des billets seront plus faibles que prévu au deuxième comme au troisième trimestre, indique Ryanair dans un communiqué prompt à pointer du doigt les actions syndicales. Le groupe explique essentiellement cet affaiblissement par les deux récentes grèves -touchant cinq pays- "qui sont encouragées par les employés de [ses] concurrents", d'après Ryanair, en dépit du fait que la société "a accepté de répondre aux demandes des syndicats sur les contrats locaux, le droit local, et sur un arbitrage de 5 semaines avec les pilotes allemands".
L'entreprise souligne que si elle est parvenue à assurer plus de 90% de son planning de vols pendant les grèves, "la confiance des clients est affectée par la crainte de nouvelles grèves". Ce que Ryanair constate en particulier dans les réservations pour la période du mi-trimestre scolaire et pour Noël "dans ces cinq pays où des grèves non nécessaires ont été réitérées".
261 millions d'euros de coûts supplémentaires
Au total, la première compagnie européenne -par le nombre de passagers transportés- estime que ces mouvements sociaux ont accru ses coûts de 261 millions d'euros.
Parallèlement, le renchérissement du baril de pétrole à 82 dollars plombe la fraction non couverte (environ 10%) de la facture carburants - et la totalité de la facture carburants de la compagnie autrichienne LaudaMotion récemment rachetée et qui n'avait pas mis en place de politique de couverture face à ce type de risque.
Les bénéfices en fort repli
Au bout du compte, Ryanair s'attend à ce que ses bénéfices cette année s'établissent dans une fourchette de 1,1 à 1,2 milliard d'euros, contre une première estimation comprise entre 1,25 à 1,35 milliard d'euros. Lors du dernier exercice, la compagnie avait dégagé 1,45 milliard d'euros de bénéfices.
Après son plus haut historique atteint à l'été 2017, le titre Ryanair a vu sa prime de valorisation s'évanouir alors que le groupe se heurte à une contestation croissante de la part de salariés excédés par leurs conditions de travail, ce qui se traduit par des grèves à répétition. Depuis le début de l'année, l'action a perdu 20%, une chute qui, sans égaler celle d'Air France-KLM (-40%), place Ryanair à l'arrière du peloton des compagnies aériennes européennes.