(BFM Bourse) - Invoquant la déstabilisation du marché automobile liée aux nouvelles normes de mesure d'émissions polluantes, le constructeur bavarois redoute un recul de ses bénéfices cette année, une première depuis la crise.
Grosse déception pour le premier constructeur mondial du segment premium (avec plus de 2,4 millions de voitures vendues l'an dernier). BMW Group ne sera pas en mesure d'égaler en 2018 le niveau record de bénéfices qu'il avait réalisé l'an dernier. Dans un communiqué publié mardi en cours de séance, la firme bavaroise a annoncé qu'elle anticipait désormais des revenus "légèrement inférieurs" à ceux de l'an dernier dans sa division automobile, qui réunit les marques BMW, Mini et Rolls-Royce, un taux de marge opérationnelle seulement supérieur à 7% (au lieu d'une fourchette de 8 à 10% visée au départ) et un bénéfice imposable en "diminution modérée" par rapport 2017, au lieu d'une stabilité d'une année sur l'autre jusqu'ici au programme.
Ce recul des profits serait le premier enregistré par le groupe BMW depuis la baisse enregistrée en 2009 dans le sillage de la crise financière.
L'action BMW perd 3% à Francfort
La sanction ne s'est pas fait attendre en Bourse, l'action ordinaire BMW lâchant 3% à 81 euros dans l'après-midi (-3,26% pour l'action à dividende prioritaire, cotée 69,65 euros).
Si BMW avait dès le départ souligné qu'il devait affronter d'importants défis cette année en raison des investissements -près d'un milliard d'euros au total- nécessaires pour répondre aux enjeux des nouvelles mobilités et des fluctuations des devises. Mais le groupe n'avait pas totalement anticipé les répercussions de l'entrée en vigueur, depuis le 1er septembre, de la nouvelle norme de calcul des émissions polluantes, nettement plus proche du comportement de conduite réel, baptisée WLTP (acronyme anglais de "test de véhicules légers harmonisés au niveau mondial").
Cette nouvelle réglementation -comme on a pu le constater dans les chiffres du marché français en août- a amené certains constructeurs à casser les prix. Face à cette distorsion du marché, BMW préfère réduire ses volumes de production pour préserver sa marge tant que faire se peut. Néanmoins, de nouvelles provisions "significativement plus élevées" devront être comptabilisées vis-à-vis de son activité automobile.
BMW loin d'être le seul sanctionné
L'allemand souligne par ailleurs que la poursuite des conflits commerciaux ne font qu'aggraver la situation et entretiennent l'incertitude, ce qui pèse encore plus sur la demande et provoque une pression à la baisse sur les prix dans plusieurs marchés.
Les mêmes causes produisant a priori les mêmes effets, les investisseurs déduisent des annonces de BMW que le groupe ne sera évidemment pas le seul affecté. Toujours en Allemagne, Daimler, la maison mère de Mercedes, perd 2,2% et Volkswagen 2,1%. En France, Peugeot chute encore plus fortement, abandonnant 3,3%, tandis que Renault cède 1,4%.
